Go West raconte la solitude d'un homme parti au Far West pour trouver du travail et qui trouve dans une vache l'amitié et l'affection dont il avait besoin. La trame de Ma vache et moi (titre français) évoquera bien sûr pour les français La vache et le prisonnier, mais ce qui intéresse sans doute Keaton ici, c'est bel et bien la solitude du personnage qu'il joue.
Rarement, on aura vu campé un personnage aussi triste, aussi seul que celui de ce film. Il ne parle à personne ou presque, et les rares fois où il doit parler il est mal compris ou bien ces paroles sont causes de catastrophes. Solitaire, il est également déphasé avec les autres membres du ranch et les scènes de dîner (il s'assoit au moment où les autres se lèvent) sont particulièrement parlante.
Cette solitude aura une revanche comique et chaotique dans le quart d'heure final, véritable climax du film : Keaton envahit Los Angeles avec un milliers de vaches qu'il doit conduire à un enclos. Lui que personne ne voyait (le passage fait réponse à une scène durant laquelle Keaton essaye de marcher dans New-York, ballotté sans cesse par ce troupeau humain de piétons) va réussir à déranger tout le monde, va réussir à ne pas passer inaperçu.La scène est admirable également du point de la vue de la mise en scène avec une gestion impressionnant de l'espace, notamment grâce à la gestion des plans larges et des plans serrés. La course poursuite avec les policiers constituent le summum de ce climax.
Le film est l'occasion également pour Keaton de faire hommage, clins d'oeils et pieds de nez aux Westerns. On sourira au rapport aux revolvers dont ce moque Keaton, à la gestion de la fille du riche Rancher (à qui il préfère la vache) ou bien encore les scènes de chevaux qui ne peuvent que faire rire…
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