Escape from Mogadishu (2021) écrit et réalisé par Seung-wan Ryu, raconte l'histoire de coréens devant quitter par les moyens du bord la capitale de la Somalie de 1990 en proie à une guerre civile sanglante (le dictateur Barre est renversé par un autre dictateur). Le film enregistre un succès public mais aussi critique considérable lors de sa sortie, dans la plupart des pays ou il est diffusé. Il ne s'agit pas d'un film d'auteur brillant de fond et/ou de forme façon La chute du faucon noir (2001), devant lequel on s'extasie comme face à une oeuvre d'art, ou dont on loue la virtuosité de chaque plan. Il est également certain que Escape from Mogadishu emploie par moments des ficelles scénaristiques qui pourront sembler un peu grosses à certains spectateurs.

On est en revanche en présence d'un film relativement grand-public, réalisé avec de gros moyens, qui s'avère utiliser à plein ses ressources à disposition pour arriver à un excellent résultat. Les relations internationales dans le contexte africain de l'époque sont traitées à hauteur d'homme et de femme, avec tact, psychologie et finesse. De l'humour, de la tension, de la tendresse, de l'émotion véritablement insufflée : le mix des éléments est proche de la perfection, le scénario et la mise en scène s'accordant parfaitement, à des moments-clés du récit. Il est possible qu'une part non négligeable du succès soit imputable à l'acteur Kim Yoon-seok (The Chaser, …), qui, à 55 ans, s'avère être un des tous meilleurs acteurs de sa génération.