5,4. A Bittersweet Life réalisé en 2005 par Jee-woon Kim (Le bon, la brute et le cinglé, …) s'inscrit dans la tradition des films de gangsters sud-coréens. Petites frappes, chefaillons violents et bêtes, bonnets cupides et vaniteux composent ce petit monde. Un individu étranger à ce milieu, dont on saura peu de son parcours, de ses attaches, se retrouve au coeur d'un engrenage impitoyable. On pense à Le samouraï et au cinéma de Melville, l'acteur Lee Byung-hun, 35 ans à l'époque, ayant des airs de ressemblance avec le Alain Delon à son zénith. Jee-woon Kim est un réalisateur talentueux ayant le sens du spectacle : plans léchés, élégants et fluides, urbains et nocturnes, à la Michael Mann, intégration superbe de la musique.
Particularités de A Bittersweet Life : son humour amer et décalé (des répliques d'anthologie prononcées par exemple par le chauffeur de taxi, que l'on aperçoit fugacement), sa douceur et son étrangeté apportée par le personnage féminin (violoncelliste et amatrice de lampes de chevet). Mais aussi le long conflit interne qui anime le personnage masculin principal -homme d'honneur, incapable de retourner sa veste en fonction de ses intérêts fluctuants-, des images associant poésie et propos existentiels. Grand et beau film, souvent cité parmi les plus belles réussites du cinéma sud-coréen, auquel on peut apporter quelques bémols : des "figures imposées" un peu téléphonées, qui auraient pu être évitées sur la fin du récit.
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