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Collection de saynètes


De Impétueux, le 27 septembre à 17:16
Note du film : 2/6

Un bien gentil petit film qui ne peut intéresser que les nostalgiques de la France des années Cinquante en train de retrouver la prospérité. Et, avec l'amélioration continue du niveau de vie s'impose définitivement la question des vacances. Je sais bien que c'est le Front populaire qui a généralisé, en 1936, les congés payés mais les deux semaines alors octroyées n'ont pas touché tout le monde. En 1955, date du film de Robert Vernay, on en est encore à quinze jours, mais dès l'année suivante, en 1956, on passera à trois semaines (à quatre en 1969, à cinq en 1982) et les vacances deviendront un élément essentiel des mythologies modernes.

Comment faire venir un peu de monde dans les salles des cinémas de la périphérie et des banlieues lorsque l'on n'a pas un drame historique à fort budget et des acteurs de premier plan à proposer ? C'est tout simple et c'est assez intelligemment réalisé par Vernay : on multiplie les apparitions de visages et de dégaines bien connues pour quelques instants ; une seule scène et pas de réapparition dans la suite de l'histoire, ce qui permet de limiter au maximum les cachets. Ces micro-séquences s'insèrent assez habilement dans la trame du récit et on s'amuse bien, au fil des minutes, à reconnaître une foule d'acteurs de second rang. Précision : de second rang ne signifie pas du tout pour moi secondaires : ces acteurs ont été la pulpe vigoureuse et indispensable du cinéma populaire et ils font aujourd'hui cruellement défaut.

Passent donc sur l'écran, quelquefois trop vite, Pauline Carton, Jean Carmet, Darry Cowl, Paulette Dubost, Henri Genès, Jean Tissier, Marguerite Pierry, Lucien Baroux, Jess Hahn, Julien Carette, d'autres encore. Chacun d'ailleurs interprétant son rôle dans le style qui lui était habituellement dévolu. Pas de contre-emploi !

Georges Pinson (Pierre Destailles), céramiste d'art du côté de Montmartre et sa femme Claudine (Sophie Desmarets) décident impromptument de partir en vacances dans un camping de la Côte d'Azur avec leurs deux enfants, Gilles (Yves-Marie Maurin) et Claire (Catherine Agier). Trouver une voiture à bon marché, suffisamment spacieuse pour accueillir la famille et ses bagages, se perdre dans les embouteillages du début du mois d'août, connaître les pannes incompréhensibles, perdre des pièces, trouver à grand mal un camping, y rencontrer des êtres bizarres (Carette, évidemment), échanger le tacot qu'on avait acheté pour un plus spacieux modèle que son propriétaire (Lucien Baroux) juge trop rapide et trop grand, tomber en panne, dans un garage faire connaissance avec un amateur de voitures (Jean Tissier) qui n'a aucune compétence…

Et ainsi de suite. Souffrir de l'hostilité générale des campeurs parce qu'ils ont failli mettre le feu à la pinède au grand dam de sa propriétaire (Pauline Carton aussi excellente que d'habitude) ; tomber sous l'influence d'un couple d'escrocs, Ralph (Cesare Danova) et Gina (Danielle Godet) Carigan qui leur font connaître la grande vie mais les compromettent dans des affaires louches. Sont sauvés par l'intervention d'un Américain richissime qui remarque les talents du céramiste et lui fait un pont d'or…

C'est naturellement complétement idiot, mais c'est assez rythmé et bien troussé pour qu'on ne s'ennuie pas et qu'on s'amuse souvent.

C'est sans doute aussi dû au talent des deux interprètes principaux. Pierre Destailles avait un physique passe-partout mais il savait mettre dans tous les rôles de son abondante filmographie assez d'esprit pour qu'on le remarque ; et puis ne jamais oublier qu'il est le créateur de ce petit chef-d’œuvre de coquinerie Tout ça parce qu'au Bois de Chaville, y'avait du muguet. Quant à Sophie Desmarets, on peut regretter qu'aucun rôle majeur du cinéma ne lui ait jamais été dévolu ; elle avait finesse, charme, séduction… Mais trop de théâtre, trop de télévision…


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