Il s'agit du deuxième volet du triptyque "La condition de l'homme" réalisé par Masaki Kobayashi en 1959, adaptation du roman de Jumpei Gomikawa publié en 1958. Ce second volet atteint une durée de trois heures, pour au total une œuvre cinématographique imposante de 9h39. C'est l'équivalent japonais du Guerre et paix de Bondartchouk. Une vision du monde est exposée, au travers de péripéties dramatiques. De nombreux personnages à l'écran, mais cette oeuvre japonaise, contrairement à son homologue russe, est centrée sur le personnage masculin principal incarné par Tatsuya Nakadaï. On suit son parcours sur plusieurs années au sein de l'armée impériale japonaise au cours de la seconde guerre mondiale, dans la Mandchourie de l'époque.
Nakadaï, sobre, compose un personnage attachant, affichant des sympathies vis à vis de l'idéologie communiste qu'il perçoit comme humaniste. La logique de l'armée, brutale, dogmatique, nationaliste, s'oppose à ses principes. Qualité formelle de l'œuvre -plans, éclairage, interprétation, montage-, et intelligence du scénario, posé à hauteur d'homme et de femme. Absence de caricature pour évoquer les psychologies et les affrontements d'idées, le spectateur pouvant placer le curseur là ou il le souhaite. Des milieux sociaux différents sont représentés et renvoient à notre quotidien de citoyen ordinaire. Pour apprécier à sa juste mesure cet ensemble, il est conseillé de le visualiser comme une série de six épisodes en découpant chacun des trois volets en deux parties.
NB : Nakadaï, né le 13 décembre 1932, vient d'atteindre 92 ans.
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