Beaucoup d'espoirs étaient mis dans le Petit Poucet. Après l'échec de l'empaté Babel, une nouvelle chance était offerte à un cinéaste français de faire un film de qualité pour enfants. Cela aurait pu permettre à d'autres de suivre le mouvement et nous faire rêver de films dignes de Luigi Comencini, ou bien de Hope and Glory, etc.

Seulement, Le Petit Poucet échoue à son tour, quasiment au même niveau que Babel (sans le côté je-m'en-foutiste de celui-ci), par manque de réalisme.

L'histoire du Petit Poucet est terrible, violente et cruelle. Bref plein d'éléments utiles pour faire un film fort.

Malheureusement, Olivier Dahan n'a pas eu cette force et s'est réfugié dans un formalisme en carton-pâte, totalement voulu et assumé. C'est un choix artistique, et cela peut se défendre comme tel. Seulement, il a une conséquence négative, c'est qu'il empêche le spectateur de rentrer dans le film, de s'identifier aux personnages et de vivre avec eux. Si bien qu'on suit cette histoire, sans rien ressentir…

Pour compléter ce triste tableau, il faut rajouter un casting inégal. Autant les personnages féminins et enfantins sont convaincants, autant c'est l'inverse avec les personnages masculins. Samy Naceri est ridicule avec son accent banlieue et son surjeu. L'acteur qui joue le père frôle la catastrophe, n'arrivant pas à dire son texte d'une manière crédible…

Ne pouvant accrocher ni à l'histoire, ni à la mise en scène, on peut se rattraper sur le travail artistique des costumes et des décors… C'est peu, mais c'est déjà ça…