On retrouve l'un des thèmes qui obsédera le cinéaste durant toute sa carrière, à savoir les rapports complexes qu'un père peut avoir avec son fils. Ici George (John Drew Barrymore), 17 ans, est le témoin d'une sévère correction infligée par le journaliste Judge (Howard St. John) à son père (Preston Foster). Que s'est-il passé ? Pourquoi son père semble avoir reçu les coups sans broncher ? Traumatisé par ce règlement de comptes, George décide de traquer le journaliste afin de se venger.
La grande nuit est un film intéressant pour ceux qui connaissent l'oeuvre de Losey. La mise en scène atteste de son habituel sens de l'espace et l'on appréciera tout particulièrement le choix de courts gros plans qui accélèrent l'intensité du découpage. Mais il faut également regretter quelques scories. Le scénario est une sorte de récit initiatique: en une seule nuit, la grande nuit, le jeune homme va traverser diverses épreuves qui le transformeront. Or ce type de scénario, basé sur une succession de saynètes plus ou moins réussies, donne forcément lieu à un récit inégal. Certaines péripéties se révèlent superflues malgré la courte durée de l'ensemble.
Par ailleurs, si le casting est constitué de nombreux seconds rôles pittoresques que le cinéphile aura plaisir à retrouver, l'acteur principal, John Drew Barrymore, membre d'une grande famille de comédiens, ne remporte pas l'adhésion: on a l'impression de voir un sous-John Derek ou un sous Farley Granger assez antipathique. Ce Barrymore- là ne fera d'ailleurs pas une grand carrière…
En somme La grande nuit est un Losey correct sans être génial. Mais c'est forcement un tournant dans son œuvre puisque c'est son dernier film tourné aux États-Unis avant d'être poussé à l'exil en Europe suite à la chasse aux sorcières lancée par le sénateur Joseph McCarthy
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est représentatif de la première période de 
celle qui fut admirée par certains cinéphiles français appelés "mac-mahoniens" d'après le nom d'un cinéma du 17e arrondissement de Paris. Il s'agit en effet d'un film noir concis (72 minutes), assez énergique, parfois incisif et donc éloigné du style glacé et intellectuel que le cinéaste adoptera dans les années 1960-1970.
, 17 ans, est le témoin d'une sévère correction infligée par le journaliste Judge (
Que s'est-il passé ? Pourquoi son père semble avoir reçu les coups sans broncher ? Traumatisé par ce règlement de comptes, George décide de traquer le journaliste afin de se venger. 
ou un sous 
assez antipathique. Ce 
- là ne fera d'ailleurs pas une grand carrière…