La saison 3 prend une drôle de tournure. La série est toujours addictive, mais bien plus manipulatrice, et les fantasmes homo-sado-masos de l'auteur peuvent finir par devenir encombrants à force d'insistance. Le thème central est ici la mutilation, le "villain" étant un égorgeur particulièrement ignoble. L'enquête prend trop de place, et Rhona Mitra est insupportable en fliquette anglaise peu douée, lookée top model. Le dénouement atteint des cîmes de ridicule et d'invraisemblance, inacceptables, même dans une série décalée comme Nip/tuck (comment la balle à blanc finale, a-t-elle pu faire exploser la vitre de la clinique, par exemple ? Comment l'assassin le plus recherché du pays, peut-il quitter les U.S.A. ?). Reste que les personnages récurrents sont attachants, que le parcours du fils est assez halllucinant. Joely Richardson est la moins bien servie avec son histoire de Spa de luxe. Se détachent quelques épisodes comme celui du crash aérien (malgré une chute prévisible), mais il faut espérer que la saison 4 va retrouver le tempo des précédentes, car le polar n'est visiblement pas le fort des créateurs de Nip/tuck.

La seconde saison est en effet bien plus profonde et aboutie que la précédente et on y trouve des "guests" comme Famke Janssen, Vanessa Redgrave (jouant la mère de sa propre fille, c'est pratique), J.K. Simmons, Alec Baldwin, etc. La raison de ce message est surtout le choc d'avoir revu Jill Clayburgh, égérie des seventies, si ravissante dans La femme libre ou La luna, en ménagère sexagénaire acariâtre et à moitié cinglée. Le choc ! On avait jadis débattu avec l'ami Arca du vieillissement inacceptable de Geneviève Bujold, eh bien là c'est presque pire. Sans doute parce que s'étant faite rare au cinéma, on ne l'a pas vue vieillir. Pour paraphraser Gainsbourg : "Ex-fan des seventies… Que sont devenues toutes tes idoles ?"