Et Montherlant (je crois que c'est dans le Solstice de Juin) remarque que dans la chanson des saint-cyriens, le drapeau ne flotte ni "hardiment", ni "fièrement", ni même "gaîment". Non. "Comme il flotte GENTIMENT, etc. On ne saurait mieux dire…

Votre observation sur ces petits faits vrais – image d'un film, chanson, publicité – qui en disent plus long, bien souvent, sur la réelle atmosphère d'une époque est extrêmement juste et pertinente.

L'affreux Lucien Rebatet a été un observateur assez pertinent de cette triste époque de l'Entre-deux-guerres et si sa thérapeutique était immonde, son diagnostic ne manquait pas de justesse. Dans Les Décombres, parcourant la Ruhr remilitarisée par Hitler, il visite une caserne de cavalerie ; dans les stalles d'une écurie, les noms des chevaux français ont été biffés à la craie et remplacés par les noms des chevaux allemands ; et il constate que Trommel ou Wotan ont été substitués à Friquette ou à Hanneton.

Ce jour là, j'ai compris que nous allions perdre la guerre, écrit-il. On ne peut pas lui donner tort…