Jamais lu de livres de ce Murakami là, mais d'emblée il semble frappé des principals défauts des écrivains qui se lance de front dans le cinéma, à savoir une impression de thématiques abordées de façons simpliste, et une mise en scène assez fonctionnel. Ici Murakami livre quelque chose de très sec (plus que froid et glaçant), avec une forte impression de bancalité entre des scènes SM qui fonctionnent comme des petits sketchs indépendants, et le fil conducteur laborieux du "Topaze", une quète du bonheur qui aboutit à 20 dernières minutes à la limite du tenable. Dans cette difficulté de marier les éléments, tout est platement étalé, et le film a finalement un impact très limité, malgré quelques moments forts. M'a néanmoins donné envie de découvrir l'auteur sur la plan littéraire.

Il y a certes des scènes très violentes, très dérangeantes et le film est à réserver à un public averti. Seulement, malgré un titre et une affiche racoleurs, Tokyo Decadence n'est pas un film érotique. Il s'agit d'un vrai film d'auteur, avec un vrai propos et une vraie vision.

Profondément critique envers la société nippone, cette oeuvre pourrait avoir comme devise : « toute société a la sexualité qui lui ressemble ». Divisée en deux partie, nous suivons Ai dans les perversions des riches japonais (banquiers, maffieux). La seconde partie est plus étonnant et plus noir encore car lorsque Ai quitte la ville pour la banlieue à la recherche de l'homme qu'elle aime, on se rend compte que cette perversion de l'élite riche de la société se retrouve dans tout le pays. La paranoïa, la folie, la haine a gagné tout le territoire… Terrible.