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Le dominateur des sept mers


De verdun, le 17 septembre 2020 à 22:14
Note du film : 4/6

Biographie romancée de Sir Francis Drake, corsaire de la reine Elizabeth Ière d'Angleterre, explorateur et homme politique. Le film aborde le tour du monde (1577-1580) de Drake, au cours duquel ce dernier pille les établissements espagnols situés en Amérique du Sud, puis la conspiration de Babington (1586) visant à assassiner la reine Élisabeth Ire pour offrir le trône d'Angleterre à la catholique Marie Stuart et, en dernier lieu, la bataille de Gravelines (1588), victoire décisive de Drake contre l'Armada espagnole, alors réputée pour son invincibilité.

La vie romanesque de Francis Drake (1542-1596) a inspiré L'aigle des mers (1940), chef-d'oeuvre absolu du film d'aventures maritimes, et Sir Francis Drake, feuilleton anglais très populaire du début des années 1960, et édité récemment en DVD français chez "Elephant".

Comparé à ces deux oeuvres mémorables, Le corsaire de la reine est quelque peu tombé dans l'oubli. Cette production italienne, tournée à Rome et dans la baie de Naples, constitue pourtant un divertissement de qualité, qui reprend une partie de l'équipe de Capitaine Morgan. Nous retrouvons ainsi au générique le scénariste et costumier Filippo Sanjust ainsi que le compositeur Franco Mannino. Et il s'agit à nouveau d'une co-réalisation entre l'italien Primo Zeglio et un cinéaste américain, ici Rudolph Mate, auteur de westerns, thrillers et films d'aventure d'honnête facture durant les années 1950. Mais si Mate mérite de rester dans l'histoire du cinéma, c'est pour sa carrière de chef-opérateur durant les années 1930 et 1940 puisqu'on lui doit la photographie d'oeuvres aussi importantes que La passion de Jeanne D'Arc, Gilda ou La Dame de Shanghai .

L'une des bonnes idées de la production de Le corsaire de la reine est d'avoir confié les deux rôles principaux à deux bons acteurs australiens: Francis Drake est incarné par le solide Rod Taylor, toujours crédible dans les rôles de baroudeur, tandis que son second Malcolm Marsh est joué par Keith Mitchell, qui trouvera la gloire quelques années plus tard en interprétant à plusieurs reprises le roi Henri VIII. Ils sont entourés par une pléiade de comédiens italiens parmi lesquels se distingue particulièrement le jeune Mario Girotti, futur Terence Hill, que l'on est surpris de retrouver dans un rôle presque austère de conspirateur peu sympathique. Et l'Américaine Irene Worth est une reine d'Angleterre très convaincante.

Le scénario de Filippo Sanjust, fidèle collaborateur de Riccardo Freda est un peu dans l'esprit d'Alexandre Dumas: romances, complots, imbroglios divers et duels à l'épée sont au rendez -vous. L'histoire est violée mais pour lui faire de beaux enfants puisqu'il y a du rythme, de l'esprit, et de l'humour. Certains épisodes qui peuvent paraître superflus, comme la romance entre le second de Drake et une jolie blonde proche de la reine bientôt mêlée à la conspiration de Babington, sont finalement assez bien amenés. Toutefois, un peu comme dans Capitaine Morgan, la dernier tiers du film est plus elliptique, décousu, et moins réussi, sans jamais ennuyer toutefois.

Le corsaire de la reine est suffisamment bien fait pour que Metro-Goldwyn-Mayer ait choisi de distribuer cette production italiene. Les décors et costumes sont fort réussis. Deux aspects sont peut -être moins aboutis. D'une part, les Indiens semblent parfois sortir d'une opérette, mais le constat vaut également pour bien des westerns américains de la même époque. D'autre part la bataille navale finale est assez ratée: l'Invincible Armada que Francis Drake affronte à la fin, n'est qu'une flotte factice constituée de maquettes mais les batailles navales de productions contemporaines aussi imposantes que Ben Hur ou Cléopâtre ne sont pas beaucoup plus convaincantes. Voilà un défi que le cinéma n'a pas réussi à relever, en tous cas avant l'ère du numérique: présenter une bataille navale de voiliers impressionnante.

Au final Le corsaire de la reine est à voir absolument pour ceux qui aiment les films de pirates et de corsaires "à l'ancienne". Il mériterait largement une édition en dvd français.


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De frontine, le 5 juillet 2007 à 10:49
Note du film : 6/6

Un DVD pour cette fougeuse reconstitution "historique".


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