C'est le regard d'une enfant sur le monde qui l'entoure (l'Espagne de 1940), cruel, sombre, non rationnel, figé, vide d'idées et d'initiatives, peuplé d'êtres errant comme des fantômes, pauvres intellectuellement et matériellement. La critique du franquisme, exprimée sous forme de métaphores, est féroce. On voit une photographie de Franco dans la salle de l'école (mais la tête du dictateur est masquée). On comprend que Frankenstein dont il est question dès le début de l'oeuvre caractérise ce sinistre personnage de l'histoire de l'Espagne contemporaine.
L'écriture cinématographique de L'esprit de la ruche (1973) rappelle celle de Tarkovsky (réflexion contemplative) ou Robert Bresson (vision pessimiste des rapports sociaux), avec un peu de Bergman et de Louis Malle (regard distancié sur les personnages). La musique, la photographie (soleils couchants ou lumière rasante utilisés à de nombreuses reprises), la mise en scène (gestion du temps et de l'espace) et la direction d'acteurs de Victor Erice sont de très grande qualité. C'est un classique du cinéma d'auteur des années 1970 totalement incontournable.
L\'arrivée dans les bacs, fin 2007, de Cria Cuervos, le chef-d\'oeuvre de Carlos Saura enfin réédité, fut vraiment une grande nouvelle, une authentique victoire sur l\'oubli. Mais ce n\'est pas tout : voici maintenant que L'Esprit de la ruche – qui lui aussi met en vedette l\'impressionnante actrice-enfant Ana Torrent – est annoncé chez Carlotta pour 2008. I drink to that ! Ces deux films l\'un à la suite de l\'autre, ça va être une sacrée soirée \"programme double\".
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enfin réédité, fut vraiment une grande nouvelle, une authentique victoire sur l\'oubli. Mais ce n\'est pas tout : voici maintenant que 
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