Orpheline de sa mère, Juliette est la fille du chef de famille nominal Walter Lherminier (Jean d' Yd), qui après de fortes études scientifiques, s'est consacré à la propriété – qu'il a assez mal gérée – et surtout à la photographie naturaliste. On peut songer en regardant sa tranquille insouciance à Milou (Michel Piccoli) de Milou en mai de Louis Malle.
Jacques est le fils de Cécile (Renée Devillers), sœur de Walter et femme du prospère homme d'affaires Valentin Simonet (Pierre Dux). Autre fils Lherminier, Édouard (Frédéric Munié), marié à Amélie (Marcelle Monthil) ; le couple est parent du jeune Augustin (Raymond Farge) à la santé fragile, qui après trois ans de sanatorium, a un peu de mal à s'intégrer à la nombreuse bande de cousins qui ont fait de l'immense propriété le plus fascinant des terrains de jeux. Puis arrive, précédée d'un parfum de scandale, la ravissante élégante divorcée et femme libre Odette (Christiane Barry) qui va un peu beaucoup faire tourner la tête de Valentin/Dux. Et il y a encore Tante Délie (Berthe Bovy), charmante vieille dame un peu mystérieuse qui entretient l'esprit de famille mais dont ne sait pas trop ce qu'on va en faire quand la maison sera vendue. Vendue à des investisseurs immobiliers dont le représentant, Pierre Garat (Jean Lara) est bien près de séduire la jolie Juliette, à tout le moins lui fait découvrir qu'elle est déjà presque une femme… et naturellement toute une kyrielle d'enfants… En voilà beaucoup de personnages pourra-t-on dire ! Et quelques intrigues qui s'entrecroisent… Le talent de Roger Leenhardt a été précisément de manier toute cette richesse de caractères et de situations avec une finesse et une intelligence rares et d'avoir traité avec une infinie délicatesse le vert paradis des amours enfantines, l'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs (Baudelaire). Jacques passe de l'enfance à l'adolescence lors de ces dernières vacances-là, entre la gifle donnée par sa mère (Renée Devillers) à un enfant qui lui a mal répondu et la gifle donnée par Juliette (Odile Versois), à un jeune homme qui a essayé de l'embrasser.On n'est quelquefois pas très loin du drame, quelquefois pas très éloigné du drame bourgeois ; et précisément on échappe à tout cela. Jacques pris à rêver, lors de la première classe de la rentrée, sur la photographie de toute la famille assemblée pour la dernière fois dans ce qui fut son âme et sa force. Telle est la vie des hommes : quelques joies vite effacées par d'inoubliables chagrins (Marcel Pagnol).
Oh oui c'est un bon film, le visage d'Odile Versois me liquéfia sur place. La Belle regarda la bête et la bête fut comme morte.
J'avais fait un mail à Direct8 pour qu'il le programme dans leur émission "En direct du Mac Mahon" je n'ai jamais reçu de réponse. Je me souviens de son passage à la télévision dans un ciné club sur France2 ce fut certainement le dernier en date. Ca manque, j'ai même acheté en hommage à une scène du film le livre de Jean Giraudoux "Juliette au pays des hommes", c'est dire l'impact du film sur mes jeunes années. Je n'en suis pas sur mais sa réalisation doit correspondre à ma date de naissance 1948. Je suis tombé fou amoureux d'Odile Versois avec toute les désillusions que cela comporte, je n'étudiais pas Descartes à l'époque, cela m'aurait certainement aidé à garder les pieds sur terre, enfin je ne regrette rien.
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