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Voici les derniers messages de ce forum :

Gangs


De jipi, le 18 janvier 2007 à 09:46
Note du film : 5/6

« La guerre était déjà la, elle nous attendait »

Fresque sanglante sur un minestrone en pleine contorsion territoriale « Gangs of new York  » se révulse dans la douleur d'une cour des miracles surréaliste ou chaque débarqué sème les graines de son territoire délaissé.

L'irlandais déplace sa guerre urbaine sur un autre continent. L'asiatique entretient un accoutrement, une fonction et une musique alimentant la haine d'un américain raciste juste capable d'envoyer les siens à la boucherie.

Les différents maillons de cette chaine de survie n'ont qu'une seule couleur commune, un rouge vif sur fond blanc environné d'un endoctrinement politique et raciste incessant.

Une ville témoin en surcapacité barbare offre la configuration d'une nation ou différentes pièces rapportées livrent sur un nouveau site leurs combinaisons ancestrales : jeux, vols, meurtres, violences, le tout sous l'étoffe du prêtre, du maire ou du boucher chacun ayant pour point commun la conquête basique des ames et du territoire.

Cette faune urbaine remarquablement filmée dans des situations parfois ubuesques se lâche dans des tourments de survies, de trahisons ou de vengeances que la configuration de lieux convulsionnés ne fait qu'entretenir.

L'américain se construit en rejetant ce qui vient de l'océan se servant comme prétexte de la valeur d'une culture elle-même débarquée en son temps.

Il n'y a aucun repères dans ses messages délivrés par un dominant hyper violent, imprévisible, conforté par une cour soumise lâche en manque d'envergure constamment prête à trahir.

« Gangs of New-York » est la genèse apocalyptique d'une ville en manque totale de définition commune. Une flaque bestiale d'excréments humains en rupture, managée par la division, l'extravagance vestimentaire, la folie soudaine des comportements et la propagande guerrière ne trouve qu'un seul terrain d'entente : l'émeute.


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De droudrou, le 20 décembre 2006 à 09:30
Note du film : 4/6

J'ai revu Gangs of New York.

Je ne saurais dire si la version DVD que j'ai regardée et qui dure 2 h 40 minutes est la version tronquée ou la version complète. Il me semble qu'au moment où j'en avais fait l'acquisition, on évoquait encore une version "longue" du film… Dire si une version longue peut lui conférer une valeur supplémentaire, je ne sais pas. Je réserverai mon appréciation.

Au sujet du jeu de Daniel Day Lewis que certains ont qualifié de cabotin, je dirai que le personnage du Butcher est un cabotin. C'est là une de ses particularités…

De dire que Martin Scorsese a mélangé histoire et faits divers, c'est très possible. Je pense qu'il a voulu conférer une double portée à son film, par rapport à des sujets qui l'intéressent et dans lesquels il excelle, mais l'excès de zèle n'est peut-être pas à la hauteur de ce que l'on pouvait être en droit d'en attendre. C'est confus. Et peut-être manque-t'il là des scènes pour appuyer le "discours". Dire qu'il y a une vengeance, bien sûr. Mais comme il y a en plus un mélange des genres, la confusion se fait d'autant sentir.

Ce que je reprocherai à Scorsese, c'est quand, Aviator Gangs of New York, il intègre des séquences qui ne sont pas des séquences qui ressortent de sa création pure. Les premières images des deux films ne sont pas du Scorsese. C'est une mouture d'autre chose revue à la sauce Scorsese. Par contre, quand on quitte ces cadres bien particuliers, on retrouve un metteur en scène relativement bien attaché à ses "héros" même si c'est certains moments très inégal.

Je pense aussi qu'il a voulu montrer une image bien moins héroïque de l'Amérique et du climat dans lequel elle s'est bâtie. Le discours est long, très long, mais il n'en demeure pas moins que les dernières images du film sont impressionnantes au possible quand brusquement on prend conscience qu'on est à New York et que ces images que nous connaissons tous sont issues d'un cloaque. Et une particularité intéressante : les "Twin Towers" sont là dans le fond de la scène. C'est l'image d'une Amérique arrogante qui semble beaucoup oublier ses origines et qui, en sous-sol, continue de les cultiver, la preuve avec Les infiltrés.

Je crois que si on s'arrête au seul film Gangs of New York on ne peut pas être satisfait. Mais je crois aussi que si on intègre bien ce même film dans toute l'oeuvre de Martin Scorsese on a une unité parfaite d'une vision sans concession d'un monde. Et alors, c'est parfait.

Ce que j'ai aimé dans le générique final : les bruits de fond qui sont nombreux et prouvent que la vie n'est pas figée.


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Avis


De Gaulhenrix, le 14 août 2003 à 15:46
Note du film : 4/6

Vos réserves sur l'ensemble du film sont fondées. Mais je serais sensible aux séquences réussies.

Par exemple, le plan en plongée qui conclut le premier affrontement et efface les différences entre les combattants présentés ainsi symboliquement comme des semblables destinés à devenir les enfants de cette Amérique naissante, et clôt la séquence sur l'idée d'une lutte fratricide.

Je songe à la saisie, dans le même travelling latéral, de l'arrivée des immigrants à peine débarqués et aussitôt enrôlés puis embarqués pour le front de la guerre ; cependant qu'arrivent les cercueils des "morts à la guerre".

J'ai aussi apprécié que le film s'achève sur une dernière trouvaille de Scorsese : le futur de New York (troisième « destin » du film – après ceux des individus et de la Nation – !) est évoqué à travers un étonnant plan fixe de la ville de 1860 (un cimetière ô combien métaphorique!) qui se transforme insensiblement – transcrivant ainsi magnifiquement le passage du temps – jusqu'à l'image du New York contemporain. Le générique enchaîne alors aussitôt sur le film, dont il fait partie, puisque la chanson de U 2 (The hands that built New York / Ces mains qui bâtirent New York) le prolonge en célébrant la ville. Puis le silence se fait et, sur les derniers noms du générique, s'élèvent les rumeurs modernes de la ville, comme un bruit de fond, lointain mais proche et familier. Qui nous murmurerait que l'histoire de New York se continue…

Mais la plupart des films méritent qu'on les revoie. Une seule vision ne peut suffire…


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De dumbledore, le 14 août 2003 à 14:47
Note du film : 2/6

Tout à fait d'accord avec l'analyse, même si je trouve Daniel Day Lewis particulièrement cabotin et artificiel dans son rôle. Seul Liam Neeson est parfait dans le film…

J'ai trouvé également que la mise en scène s'est perdue, entre la vue d'ensemble et les personnages. Plusieurs fois, trop souvent, on a droit à des plans larges "regardez comme il est beau mon décor", procédé qui n'est pas habituel chez Scorsese qui jusque là savait rester sur ce qui compte: l'histoire et les personnages.

Par ailleurs, le sujet clairement affiché : "l'amérique est né dans les rues", à savoir ce sont les gangs qui ont fait le pays, n'est pas traité. L'histoire clichée est celle de la vengeance d'un fils dont le père a été assassiné. Rien à voir avec la construction de l'Amérique par les gangs, ce qu'on ne voit nullement, sauf peut-être en arrière arrière…

Scorsese est passé à côté de son sujet et de son histoire.


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Gangs


De Jarriq, le 16 juin 2003 à 10:35
Note du film : 3/6

Déçu quand même… Alors que j'avais fermement l'intention d'adorer. Ben, non. Bien sûr, la réalisation est brillantissime, mais elle fait surtout office de cache-misère tant le scénario est mal construit, l'histoire n'avance pas, les personnages piétinent, se répètent. Que Scorsese ne se croie pas dispensé d'avoir une bonne histoire, car beaucoup avant lui (Coppola, De Palma) se sont cassés les dents à ce petit jeu-là. A voir pour Day-Lewis, disons…


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