Toute la logique de l'épisode est remis à zero avec le coup de théâtre final. De quoi desarçonner le spectateur. C'est je crois le seul épisode ou on voit le visage de madame Columbo ("En revanche, l’épouse de l’inspecteur, généreusement citée tout au long des enquêtes, n’a jamais affiché son visage dans la série américaine diffusée successivement sur NBC et ABC.") , à la fin, sur une photo :

Mais est-ce bien le visage de madame Columbo? Columbo a fait une mise en scene chez son collègue, on n'est pas chez Columbo, c'est peut être la femme du collègue ? L'alligatograhe, l'enterrement de madame Columbo

Un enterrement sous la pluie battante, des personnages endeuillés se remémorant les évènements qui les ont menés là, des voix "off", des flash-backs ramenant peu à peu au présent… Non, ce n'est pas une description de La comtesse aux pieds nus de Mankiewicz, mais un épisode de Columbo. Pastichant malicieusement le classique de 1954, les auteurs poussent loin le jeu des apparences, en nous émouvant de la mort supposée d'un personnage qu'on n'a jamais vu (la femme du lieutenant).

Ce n'est pas l'unique accroc aux habitudes de la série, puisque l'assassin n'est pas un riche manipulateur, un escroc cynique ou une ambitieuse impitoyable, mais une déséquilibrée, incarnée de façon très réaliste par l'excellente Helen Shaver, dont les face à faces avec Falk sont étonnamment intenses. Le réalisateur réserve à la comédienne de longs moments où, seule à l'image, elle traduit par ses seules expressions faciales, la démence de Vivan. Columbo se prend d'ailleurs une baffe mémorable de la suspecte, qui est une grande première, pour la série. Parmi les seconds rôles, on reconnaît Ian McShane (Deadwood), encore mince et séducteur.