Il est vrai que le scénario est prévisible dans ses grands axes et ses retournements. Il est vrai aussi que la mise en scène est aussi basique que le scénario, que les comédiens ne sont aucunement surprenants, que ce soit Keanu Reeves qui n'arrive jamais vraiment à jouer autre chose que le beau ténébreux triste et vaguement surpris, ou bien encore Gene Hackman qu'on a vu, lui par contre, excellent dans bon nombre d'autres films. Même Rhys Ifans le colocataire ahuri de Hugh Grant dans Notting Hill ne fait preuve d'aucune nouveauté, interprétant le même rôle que celui qui l'a rendu (presque) célèbre.

Néanmoins, et étonnamment, la sauce finit par prendre. La stupidité du film, le manque d'ambition, deviennent peu à peu attachants. Cela arrive lentement, certes (il faut attendre la bagarre du bar), mais ce petit miracle se produit. La raison en revient essentiellement à cette équipe de nuls qui, par des petits détails, deviennent des personnages sympathiques, touchants. Il y a aussi à quelques moments des scènes un peu surprenantes qui dépassent l'attente et la prévision : c'est notamment le cas avec la scène des Cheerleaders qui distrayent l'équipe adversaire dans un match rappelant Mash, ou bien encore le Gallois qui passe son temps à fumer, etc…

Ce n'est évidemment pas du grand cinéma, loin de là, mais le film offre un petit moment de détente.