L'obsédé est un partenariat temporaire et vitaminé entre un solitaire complexé et une petite bourgeoise insouciante et protégée.

Deux mondes incompatibles ne pouvant se rencontrer que par l'action préméditée d'un revanchard en manque de puissance et d'affection.

Brimé au bureau dont la solitude ne sert qu’à entretenir une perversité sous-jacente.

Séquestreur méticuleux alternant pouvoirs et déprimes, s'acharnant sur une proie terrorisée puis hypocrite et manipulatrice, masquant momentanément son angoisse, sa fierté et son orgueil dans de fausses apparences ne formatant qu'un seul objectif.

Echapper par tous les moyens à un écorché vif dominant et fragile n'étant pas de son monde.

Une lutte des classes impitoyable entre un employé médiocre et une jeune étudiante pédante et friquée, brusquement projetés dans un vase clos opiniâtre et simulateur.

Un rapport de force virulent parsemé de quelques accalmies entre deux esprits corrosifs dont les imposantes et indélébiles différences sociales ne leurs permettent uniquement de cohabiter que dans la possession et le compromis.

Terreur aveugle de Richard Fleischer me semble inspiré de ce présent film, et justement explore un peu plus certains aspects présents dans L'obsédé (la terreur que ressent la jeune femme, par exemple).

La folie du personnage principal est ici traitée de manière sobre et glacée. Terence Stamp y trouve à mon avis le rôle de sa vie.