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Une perle dans la banalité


De Impétueux, le 14 septembre à 15:40
Note du film : 3/6

Mais j'ai déjà chroniqué (en bien) ce Caligula-là. ! C'était le 9 mai 2006 et vous m'aviez déjà cherché des poux à ce propos.

Je ne vois pas pourquoi, puisque chacun admet bien, même en s'en étonnant, que vous vous repaissiez de films japonais, iraniens, afghans… Chacun ses goûts et ses idées.

Au fait qui est ce Péroncel dont vous me menacez des foudres ? Sûrement pas les journaliste qui écrivait jadis dans Le Monde ?


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De Impétueux, le 9 septembre à 20:43
Note du film : 3/6

Willy Rozier : une quarantaine d'années de carrière et une bonne trentaine de films. Voilà un de ces réalisateurs artisans qui pourvoyaient avec conscience et régularité les semaines des cinémas de quartier. Personne n'attendait grand chose, mais la télévision n'existant qu'à peine, on chassait l'ennui en allant dans une des multiples salles de cinéma qui scintillaient aux quatre coins des villes. Ce genre de films sent le velours poussiéreux des sièges, les grincements des strapontins qu'on abaissait, le bruit des enveloppes des esquimaux qu'on allait se délecter à dévorer, le rayonnement diffus de la lampe de poche de l'ouvreuse qui guidait les retardataires… Enfin, un monde qui pour la plupart a disparu autant que l'enluminure sur parchemin.

On n'a jamais à attendre grand-chose de ces films qu'on ramasse comme ça, au petit bonheur, si ce n'est – pour ceux qui aiment – le filmage direct d'un monde si ancien, si vermoulus, si bizarre qu'il en devient stupéfiant. On n'a jamais à attendre grand-chose, mais lorsqu'une petite perle tombe dans votre cupule, on n'a pas non plus à bouder son bonheur. Voilà qui ne haussera pas Willy Rozier au rang des titans de la réalisation, mais qui aura fait passer un assez bon moment.

Tout le monde a entendu parler de Pierrot-le-Fou, c'est-à-dire de Pierre Loutrel, gangster Cinglé, éthylique, violent d'une folie inouïe, incontrôlable, d'abord collaborateur de la Gestapo française rue Lauriston, puis, sentant le vent tourner, des basses œuvres de l'Épuration. Ses cavales violentes, barbares, sanglantes ont fasciné beaucoup de monde. Outre le de Jean-Luc Godard, on relève Le gang de Jacques Deray qui reprend les éléments de l'histoire.

Les amants maudits, au titre ridicule, ne manquent pas de qualité ; c'est pourtant un petit, un tout petit film, au regard des moyens utilisés. Pensez que le principal protagoniste, la tête de gondole, le personnage principal, la vedette, c'est-à-dire Pierre Morelli (pour ne pas nommer Pierre Loutrel) est Robert Berri, excellent acteur de troisième ou quatrième rang qui a trouvé ans le film de Rozier un vrai bâton de maréchal (dont il ne ne sert pas plus mal qu'un autre au demeurant). À ses côtés Jackie (Danièle Roy), une belle fille, la maîtresse avec qui les cheminements seront difficiles mais intenses.

Et puis, chipées ici et là, quelquelqes silhouettes insignifiantes, Milly Mathis, Jacques Dynam…mais qui accomplissent honnêtement leur boulot. Car c'est bien le miracle des Amants maudits : filmé de bric et de broc, à la va-vite par un réalisateur qui fait de la série, interprété honnêtement mais sans flamme, le film surnage assez bien. Il y a du rythme, du suspense, de la noirceur.

C'est vrai : une perle trouvée au hasard.


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