La première chose très évidente que l'on retient de ce film, c'est que le personnage de
Gabin aurait pu être interprété par n'importe qui. Et quand je dis n'importe qui, je veux même évoquer un second couteau en mal de cachet. Mais il fallait à
Gabin accepter beaucoup de pas grand chose pour que le public, en ces années d'après guerre, se souvienne de lui. Pas grand chose effectivement que ce
Victor assez plat, même terne, tourné trois avant la rampe de lancement que sera
Touchez pas au grisbi qui offrira à l'acteur une seconde carrière. Il va et vient sans conviction aucune dans un scénario sans consistance. Je dois à la vérité d'avouer que le nom de
Claude Heymann m'était inconnu jusqu'à ce jour. Sa filmographie n'est pas très impressionnante. Sa mise en scène est des plus académiques, sans reliefs, et apparemment, il n'en demande pas beaucoup aux acteurs. Pas de suspense, pas de message, pas d'intrigue réellement posée, c'est le minimum syndical pour le septième art. Ce n'est pas foncièrement mauvais mais ça ressemble au plat du jour dans un restaurant routier alors qu'au vu de l'affiche, on s'apprêtait à diner au
Fouquet's. Et c'est encore
Jacques Castelot qui donne un semblant de vie à ce film.
Françoise Christophe semble déjà bien éteinte comme elle semblera l'être tout au long de sa carrière.
Gabin se ménage tellement qu'on en chialerait. Je ne connais pas la pièce d'où est tiré cette pesante litanie et je ne sais pas ce qu'en a pensé
Henry Berstein son auteur. C'est assez ennuyeux, pourtant parsemé de ces bouilles qu'on aime à revoir mais celà ne suffit pas. C'est encore le purgatoire pour
Gabin certainement en manque… de
grisbi justement.