Pour ce film LA SAISON CINEMATOGRAPHIQUE avait fait une analyse très explicite que je vous livre dans son ensemble.
ANALYSE : On ne peut raconter La pirate, parce qu'il ne s'y passe « rien » au sens narratif traditionnel, Jacques Doillon étant parvenu à réduire l'intrigue à une épure pour mieux se consacrer à ses personnages. Il se plaît à les placer dans une situation de huis-clos pour laisser éclater les tensions de ce film éminemment physique. Aux trois personnages de la passion, il adjoint deux observateurs actifs qui font évoluer le jeu.
Parallèlement ces deux personnages permettent au film de se ménager quelques instants de répit au milieu de l'oppression ambiante. Car Doillon n'a pas fait la moindre concession, son film était aussi tendu qu'il peut l'être, et les personnages semblant tous au bout de leur nuit. Le réalisateur rejoint par là même les Bergman, et les Dreyer, ces chirurgiens de l'âme humaine. Comme eux, Doillon pense que toute l'aventure du monde se situe sur un visage.
Avec La pirate, le cinéaste a probablement atteint un point ultime de dépouillement. D'une nudité pathétique, son film est un cri qui nous touche droit au cœur.
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