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Un dimanche terrifiant


De verdun, le 2 février à 23:12
Note du film : 6/6

Le pilote de dirigeable Michael Lander (Bruce Dern), qui a enduré les horreurs de la guerre du Vietnam, est devenu psychotique. Désireux de se suicider en grande pompe, il s'associe à la terroriste palestinienne Dahlia (Marthe Keller), qui prévoit d'utiliser Lander pour faire exploser une bombe lors du Super Bowl en faisant s'écraser son avion sur les gradins bondés. Alors que des milliers de vies sont en jeu, l'agent militaire israélien Kabakov (Robert Shaw) fait équipe avec le FBI pour tenter d'empêcher le meurtre-suicide de Lander.

Découvert cet après-midi à la cinémathèque dans le cadre la rétrospective actuellement consacrée à John Frankenheimer.

Malgré une durée de 2H20, Black Sunday parvient à tenir en haleine le spectateur grâce à une intrigue solide tirée d'un roman de Thomas Harris, à la réalisation d'un John Frankenheimer très inspiré, et à l'interprétation aussi sobre qu'efficace du trio Robert Shaw- Marthe Keller- Bruce Dern.

Le suspense monte crescendo jusqu'à l'ultime morceau de bravoure : la finale du super bowl à l'occasion de laquelle le couple de terroristes projette de commettre un attentat meurtrier. Cette dernière demi-heure, portée par un montage virtuose et la partition de John Williams, se révèle intense. Certes il est permis de regretter quelques incrustations et explosions qui risquent de sembler approximatives aux yeux des jeunes spectateurs d'aujourd'hui, les effets spéciaux étant sans doute le seul domaine dans lequel le cinéma ait progressé en 50 ans. Mais cela n'occupe que quelques secondes d'un film de 140 minutes.

Non seulement Black Sunday est un excellent film d'action mené tambour battant mais il vaut également par son regard sur le terrorisme dénué d'aspects caricaturaux. En effet, le récit s'attarde autant sur le point de vue des terroristes que sur celui du FBI, en présentant les motivations de chaque camp sans jugement moral. Par ailleurs, l'assaut final, tout en s'inspirant du drame des Jeux Olympiques de 1972, semble annoncer le terrorisme de masse du XXIe siècle et en premier lieu les attentats du 11 septembre. Cette dérangeante prémonition n'explique t-elle pas l'invisibilisation du film ces dernières années ?

Malgré de légères scories, Black Sunday est à classer parmi les plus brillantes réussites de Frankenheimer. Devenu fort rare ces dernières années, le film vient d'être également réédité par Sidonis. 5,5/6.


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