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Duel sacré


De Steve Mcqueen, le 4 juin à 18:52
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Un film que je viens de revoir pour la énième fois avec un plaisir et une admiration intacts…

D'un côté Vincent Hannah, lieutenant de police tenace. De l'autre Neil McCauley, braqueur méticuleux. Tous deux symétriquement opposés de part et d'autre de la ligne de la loi. Deux hommes qui vont s'observer, se toiser, et dont l'antagonisme va progressivement se muer en admiration réciproque. Deux hommes habitués au flirt avec le danger et la mort. Dans une Cité des Anges nocturne et tentaculaire, que des lumières agressives arrachent à l'obscurité, Michael Mann organise un implacable jeu du chat et de la souris. Qui se terminera aux abords d'un aéroport, avec ces deux hommes réunis dans leur solitude réciproque. L'un rattrapé par la mort, l'autre par les fantômes qu'il ne cesse de traquer. Impossible d'oublier ce bras tendu et le regard d'Hannah, mélange de tristesse et de résignation.

Auparavant Mann aura observé ces deux hommes avec la maestria qui lui est propre. D'abord dans leur microcosme familial et sentimental, dans un parallèle parfait.

Jusqu'à l'incroyable scène de fusillade en pleine rue, morceau de bravoure de guérilla urbaine où les M16 crachent les balles dans un ballet de feu et de mort.

Dès lors Hannah et McCauley se retrouvent de plus en plus seuls à mesure que la traque se resserre.

Le gangster règle ses derniers comptes et planifie sa fuite avec Eady, la jeune femme qu'il aime. Son complice Chris Shiherlis, dans une séquence déchirante, fait le deuil de sa relation avec Charlene, dont un simple geste de la main vient à la fois parapher leur amour et leur séparation définitive.

Le flic voit sa relation avec sa femme se dégrader jusqu'au point de non-retour.

Ce qui perdra McCauley, c'est le désir de vengeance contre Waingro qui l'a trahi. Comme s'il se conformait à un code d'honneur devenu obsolète. Et un peu plus tard, en quelques secondes, il applique son mantra : tout quitter en quelques secondes quand le danger se rapproche.

Et Michael Mann d'atteindre les cimes stratosphériques du polar avec Heat, parcouru d'une tension mélancolique qui enrobe chaque image, bercé d'une musique planante, filmé dans une lumière bleue métallique.

Un classique dont l'influence ne cesse de se faire ressentir.


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De vincentp, le 22 mars 2014 à 00:37
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Excellents suppléments sur le blu-ray liés à la construction du film (travaux préliminaires de repérage de sites de tournage, recherche documentaire liée aux personnages, aspects sonores). La HD met en valeur cette oeuvre (pour une somme très modique pour le consommateur : j'ai acheté le blu-ray 2,99 euros à Auchan…)

Oui, de Niro, comme le souligne Michael Mann, est fabuleux dans ce film. Il est parfaitement empreint par son personnage, a un jeu très précis (y compris pour la gestuelle ordinaire), mais n'est pas fait pas trop. Mais le reste de la distribution excelle également.

Très grand film, effectivement, construit -comme le souligne un commentateur- sur le modèle d'un western, la ville de L.A. remplaçant Monument Valley.

Ci-dessous, un lien vers une chronique établissant un lien entre l'univers de Michael Mann et celui de Edward Hopper.

http://tlweb.latrobe.edu.au/humanities/s(..)


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