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Le road-movie ultime.


De Impétueux, le 27 juin 2019 à 09:12

Jamais eu envie de découvrir ce pays qui semble fasciner tant de monde, mais votre beau texte, '4Nadine Mouk'', me ferait presque changer d'avis.


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De Nadine Mouk, le 26 juin 2019 à 22:17
Note du film : 5/6

A une époque reculée, bien avant que l'on prétende que le rêve américain était le fait de partir de rien pour arriver…à pas grand chose, existait une autre Amérique. Une Amérique qui respirait. Pas cette nouvelle Amérique des Renault Logan ou autres Peugeot 206. Cette Amérique des murs anti-migrants et des tours qui tombent bizarrement. Je parle de cette Amérique aux V8 bruyants et au désert hypnotisant. L'Amérique de la mythique Route 66 et de ses merveilleuses surprises. Et c'est celà que nous montre ce fabuleux road-movie !Point limite zéro est avant tout une immense respiration. Respiration devant ces grandioses espaces tous dédiés à la liberté. Cette liberté que nous accordions à nos rêves et nos désirs secrets..

Liberté que déjà venait entraver la limitation de vitesse et leurs serviteurs pas forcément équipés pour faire régner la loi. La loi ? Kowalski s'en fout comme de ses premiers bolides massacrés dans des courses infernales ! Et que vient donc faire la loi dans cette course éperdue ? Un travail à faire, oui, et des souvenirs à la pelle. Entre les Rocheuses et le désert, de curieux autochtones aujourd'hui emportés par un vent de modernité déprimante, Point limite zéro est avant tout un film d'ambiance. Un immense battement de coeur. Pour moi, le point d'orgue de cette oeuvre est la rencontre avec le vieillard dans le désert. Puis cette scène qui a du faire phantasmer tant d'hommes.

Cette sirène blonde qui apparaît nue sur sa moto et s'offre comme une cigarette….Il est à parier, alors, que Kowalski possède encore en lui cette si jolie femme qui, à l'instar de Patrick Swayze dans Point break, partit un jour chercher la vague de sa vie et qui ne revint pas…Il est dit dans Les évadés que le Pacifique est un océan sans mémoire. La preuve que non. Sans celà, il aurait accepté cette offrande que seule une Amérique qui respire peut vous offrir… Comme respire le coeur de ce DJ aveugle qui recouvre une certaine vue, en parfaite osmose avec ce fugitif romantique malgré les décibels qu'il distribue au soleil éclatant. Et dans ces immenses et interminables routes, vectrices de tant de lectures, (Verdun est dans le vrai !), on s'attend toujours à croiser Dennis Hopper et Peter Fonda chevauchant leurs motos customisées à donfe…Mais la recherche du rêve à changer de monture…Point limite zéro est une ode à un monde disparu. Un monde doté d'un astre jaune qui allait si bien aux souvenirs et d'âmes illuminées, même quelque peu aidées par la coke. Aujourd'hui, le soleil brûle et les âmes sont ternes. Il y en a même qui cherchent trop la fin tragique de ce formidable film…Les hommes s'endorment, résignés, sous un soleil insupportable et quand ils se surprennent à rêver, c'est du mélanome assassin qui les guette…"Il faut bien mourir de quelque chose" se consoleront-ils. L'Amérique est morte de ne plus entendre battre son coeur…


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