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Bach, cabotin mais pas horripilant


De Florian, le 9 mai 2011 à 23:24

Oui, c'est un film de caserne, d'ailleurs la caserne constitue 90% du décor, par conséquent on aurait été en droit de s'attendre à « un pire nanar ». Or la casse est très limitée, bien sûr le film ne se démarque pas du genre par le fil conducteur, mais par l'interprétation, parfaitement. Qui avons-nous ? Bach, voilà un phénomène : il serait faux de le cantonner au seul registre du comique troupier, il avait acquis une expérience cinématographique en dehors de l'uniforme qui l'avait fait connaître et il possédait une forte expérience des planches avec des opérettes aussi renommées que « Au temps des merveilleuses » ou « Sidonie Panache » où son jeu laissait paraître une grande maîtrise. Aussi, il faut l'avouer, Bach est ici meilleur que Fernandel lorsqu'il apparaissait dans le même style de films dans ses 5 premières années, car ce dernier n'avait alors qu'une expérience essentiellement troupière, et était apparu dans des revues aux titres triviaux où son talent manquait cruellement d'espace. Autre intérêt : ici Bach pousse la chansonnette, alors qu'il avait cessé d'enregistrer ses airs fétiches en 1936.

Il y a Thérèse Dorny, elle me rappelle Pierry dans On purge bébé, et Yvette Lebon qui, courtisée par Roger Legris et Feuillère, parvient alors à affirmer l'unique minois agréable de cette production. Comme elle, certaines jeunes femmes se sont essayées à ce style de film (pour pouvoir faire 3 repas par jour sans doute) : Ginette Leclerc, Edwige Feuillère…mais Yvette Lebon ne parvint jamais à s'imposer comme ses consœurs. Pour côtoyer le bel avocat Gilbert Gil, Wulschleger a fait appel à des trognes qui –sans effort- contrasteraient avec lui : Numès fils est à la limite du retard intellectuel, Broquin, Tichadel et Rellysfont preuve d'un infantilisme pathologique. Léopold Simons apparaît avec Line Dariels, le réalisateur leur lance un clin d'œil en réunissant ce couple phonographique qui grava nombre de disques, au vu de leur popularité, ça n'a pas dû échapper aux spectateurs de 1937.

Pour les supérieurs, Wulschleger a misé sur le vieux Magnier, bien pâle prêt de Saturnin Fabre qui a sûrement inscrit dans ses fameux carnets : « pour manger ». Et sur René Lacourt, unique rôle du film qui  – profitant de son grade – n'inspire aucune sympathie. Penchons-nous sur la figure du troupier des colonies, un soldat de couleur fait office de souffre-douleur pour ses camarades, les termes utilisés justifient à eux-seuls l'impossibilité de le voir à télé un jour. Ce film est donc la preuve que les militaires en permission étaient une tranche de population directement visée par les producteurs (la quantité surnuméraire du style le prouve) qui par conséquent leur servaient des vues sans doute à peine pastichées, là encore les similitudes entre les films le démontrent.


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