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Un classique, diversement apprécié


De vincentp, le 23 septembre 2018 à 19:50
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Revu sur grand écran, depuis ma place préférée (l'ouvreuse zélée pourra gueuler ou me faire un strip-tease pour y asseoir de façon particulièrement gonflée les éternels retardataires : je n'en bougerai pas). Cette place m'a été conseillée par l'excellent Verdun, que je remercie. Comment soit-dit en passant peut-on arriver en retard de dix minutes pour un film qui en dure quatre-vingt dix ? Mystère.

Revenons à Les fraises sauvages. Le film est tout simplement parfait (pas une seconde inintéressante, pas un plan gratuit), mais il faut aimer le genre auquel il se rattache : le drame psychologique familial, à base de dialogues sophistiqués, avec sans doute l'influence des dramaturges scandinaves. Les qualités du film sont évidemment innombrables, un commentaire consiste simplement à en exprimer un ressenti subjectif.

Admirable Ingrid Thulin, naturelle, et qui contrebalance le jeu un peu guindé des acteurs masculins. Une force – mais peut-être aussi une faiblesse (cela dépend du point de vue que l'on porte au cinéaste) – de l'univers de Bergman est son caractère intemporel et universel. La société suédoise des années 1950 est très peu visible, quelques décors dépouillés avec peu de personnages, le sujet est la psychologie des personnages. Les fraises sauvages reste très moderne en 2018. A mon avis, il s'agit d'un des dix meilleurs films de Bergman, un des chefs d'oeuvre du cinéma d'auteur forcément incontournable, mais mes préférences iront vers d'autres œuvres du cinéaste (Jeux d'été,…).


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De vincentp, le 17 mai 2016 à 23:35
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Une oeuvre revue dix ans après l'avoir découverte en dvd, avec un jugement revu à la hausse. Aucun doute, c'est une oeuvre majeure de Bergman, extrêmement bien écrite et filmée, sur le sujet difficile du bilan d'une vie d'un homme âgé de soixante-dix huit ans (âge canonique en 1957). On pourra chipoter sur l'interprétation de Victor Sjöström, pas totalement naturelle dans le rôle de ce professeur âgé, porté au rang de notable modèle par sa communauté. Quelques scènes semblent surjouées ou d'un intérêt discutable. Ingrid Thulin est au contraire formidable dans le rôle de la belle-fille de ce personnage principal. Le bilan de celui-ci s'avère contrasté : vie familiale heurtée, mais reconnaissance de la communauté, à laquelle il a sacrifié une partie de son temps ("j'ai passé ma vie à travailler" nous confie-t-il en voix-off). Il est plus que probable que Bergman adresse un reproche implicite à son propre père, pasteur rigoriste…

Ce sont les qualités formelles de Les fraises sauvages qui emportent in fine notre adhésion. Une lumière blanche intense entoure les scènes représentant les souvenirs d'enfance du professeur, errant dans un halo sombre au beau milieu des scènes du passé. Prouesses et inventivité de la mise en scène. La multiplicité des plans enserre les personnages sous notre regard, décrivant gestes et attitudes très représentatives de pensées et sentiments, de leurs élans et impulsions (travelling avant par exemple sur le bureau du professeur, très explicite sur les comportements de celui-ci). On remarque combien la communauté urbaine, ses aspects sociaux et politiques intéresse finalement très peu Bergman, focalisé sur les relations familiales -heurtées-, de quelques personnages dont on nous décrit en long, large et en travers les défauts et dysfonctionnements, croisés avec des éléments de réussite matérielle et intellectuelle.


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