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Critique


De dumbledore, le 24 février 2005 à 12:04
Note du film : 5/6

Avec la femme est l'avenir de l'homme, Sang-Soo Hong retrouve ses thèmes récurrents. Un surtout, celui de la femme et plus exactement ce que peut représenter et incarner la femme pour l'homme. Ici, le titre français est évocateur, avec toutefois une poésie et un romantisme que le film et la vision de Sang-Soo Hong n'incarnent pas vraiment.

L'histoire est celle de deux amis, Hunjoon et de Munho, deux amis qui se sont perdus de vue et qui se retrouvent un peu par hasard. Ils parlent, font le point sur leur vie et évoquent évidemment le passé. Le passé en l'occurence, c'est Sunhwa, une jeune femme qui croisa leur adolescence. Ils décident d'aller la retrouver. Cette rencontre va les pousser dans leurs retranchements.

Dans cette histoire, comme dans Turning Gate, le réalisateur fait des références à un des spécialistes des femmes dans le cinéma, François Truffaut et surtout à son Jules et Jim, une femme et deux hommes, allant de l'un à l'autre, avec une liberté qui les effraye un peu. Ici la même chose. La femme est là pour renvoyer sans cesse aux deux hommes leurs simplicité, leur finitude alors qu'elle, toujours vivante, surprenante, est d'une richesse qui les rend fort pâles.

Les femmes que nos deux personnages croisent sont sans cesse plus intelligentes, plus fines et plus humaines en fin de compte que nos deux personnages. Eux-mêmes surtout ne comprennent pas les femmes qu'ils croisent et ne réussissent pas à fonder avec elle une relation stable et égalitaire. Ainsi, Munho est totalement soumis à sa femme, refuse de faire entrer son ami chez lui. Plus tard, il fera preuve d'une jalousie excessive et en même temps constate qu'il n'idéalise plus sa femme. Tout et son contraire. Ils ne parlent et n'évoluent que pour passer d'une idée reçue à une autre. Ce sont des blocs de certitudes, lourds et indigestes.

Quant à la femme, si elle est plus riche, elle n'est pas forcément plus forte. Elle subit les conséquences d'un monde d'hommes, première victime finalement du manque d'humanité des hommes.

Evidemment ce film est d'une noirceur thématique réelle, mais finalement d'une noirceur guère irréaliste par ailleurs.

Sang-Soo Hong développe une mise en scène en longueur, axée sur les plans séquences, permettant à la fois d'intégrer le temps dans l'action, comme un acteur parmi les autres, et permettant aussi de garder une distance analytique afin que son propos et son analyse soit encore plus réussi.

Et c'est le cas.


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