Avertissement au lecteur : Cette chronique de ma part est publiée dans le plus grand respect des différences d'origine, politiques, religieuses, philosophiques, ou sexuelles de chacun. Je ne suis en aucun cas associé aux avis extrémistes qui peuvent être publiés par tel ou tel contributeur sur ce forum et qui heurtent profondément mes convictions de tolérance et de respect des autres. vincentp.
Torso est le titre d'exploitation américain de I corpi presentano tracce di violenza carnale (1973), tourné à Pérouse -notamment-, au centre de l'Italie, et réalisé par Sergio Martino (1938 -…). Martino, c'est un solide artisan qui a suivi les modes du moment, reprenant à son compte les codes des genres qu'il illustre avec un certain talent mais aussi une qualité inégale. Torso fait partie du haut du panier de sa filmographie. Une édition bluray 4K de ce film, contenant des bonus explicatifs, soulignant notamment le rôle de la musique comme ligne conductrice du récit, est proposé par l'éditeur Arrow Video depuis l'automne dernier. Un grand merci, soit dit en passant, à ces éditeurs passionnés et engagés, qui exhument des œuvres de patrimoine.
Torso est un Giallo annonciateur des "slashers" qui apparaissent notamment aux Etats-Unis, avec en particulier ce chef d'œuvre qu'est The Texas Chainsaw Massacre (1974) -Massacre à la tronçonneuse - réalisé par Tobe Hooper. Ce présent film de Sergio Martino frappe par ses changements de ton et de rythme. Quelques séquences s'apparentent à une comédie sociale assez banale, d'autres sont liées à une réflexion sur le portée de la peinture du moyen-âge, avec entre les deux des séquences naturellement effrayantes, le tout en lien avec le sujet du film : le désir et le refoulement. Le mélange de ces genres peut surprendre. Le rythme se caractérise par de brusques accélérations correspondant à des pulsions meurtrières, faisant suite à une montée lente des tensions.
Que va faire la jeune fille, seule, de nuit, dans la forêt, les pieds dans la boue et l'eau ? Ne craint-elle pas l'apparition d'une figure menaçante que le spectateur imagine dans son fauteuil confortable… Cette hippie locale a peut-être consommé de la drogue, et constitue une proie pour un prédateur embusqué. L'apparition du tueur en arrière-plan est une pure merveille de réalisation. Torso contient des séquences d'effroi particulièrement réussies sur le plan de la mise en scène, qui n'ont pas vieillies d'un trait, et ont de toute évidence influencé de nombreux réalisateurs contemporains. La gestion lente des déplacements m'a par exemple fait penser à Brad Pitt investiguant le village des hippies du film bien connu de Tarantino. Ce n'est qu'un avis personnel toutefois.
Au final, Torso s'avère être un très bon giallo, à défaut d'atteindre la plénitude des chefs d'oeuvre incontournables du genre que peuvent être L'oiseau au plumage de cristal (1970) réalisé par Dario Argento, La baie sanglante (1971) réalisé par Mario Bava, La longue nuit de l'exorcisme (1972) réalisé par Lucio Fulci. A noter la présence dans Torso de deux acteurs français : Luc Merenda (1943,…) et Tina Aumont (1946-2006), qui ont réalisé une carrière intéressante dans des films de genre italien, mais pas seulement.
Page générée en 0.0039 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter