4,5/6. Trois moyen-métrages composent ce Journal intime de Nanni Moretti. Fin observateur de la société italienne, légèrement provocateur, Moretti propose un aperçu souvent drôle du mode de vie de ses compatriotes. Il oppose les petites choses du quotidien, à des symboles d'éternité et de puissance de son pays (comme le Stromboli). Le contraste entre les deux provoque rires et émotions. Il y a un assemblage souvent remarquable des images et des idées. Par exemple, quand Morreti montre comment l'italien moyen se complait de productions cinématographiques médiocres, alors qu'un cinéaste majeur, comme Pasolini est tombé dans l'oubli. Visiblement, Moretti se rend en effet, avec sa vespa, qui longe une plage, près d'une stèle dédiée à Pasolini, laquelle git maintenant abandonnée près de barbelés, sur un terrain vague. On comprend en tous cas ceci de cette façon, après que Moretti ait simplement indiqué deux minutes auparavant qu'il n'est jamais allé sur les lieux de ce triste événement.

Moretti, filmant magnifiquement la ville de Rome, et divers paysages italiens, parfois de façon dramatique, parfois de façon burlesque, est un des dignes héritiers de Pasolini, mais aussi de Fellini, de Risi, ou d'Antonioni.