Mais je trouve pour ma part ce film de Franck Tuttle par moments totalement génial… Le couple Veronika Lake – Alan Ladd fonctionne à merveille et leur relation ambigue, mélange de douceur poétique et de dureté, produit de l'émotion. La direction d'acteur, la photographie -jouant sur les angles et la lumière quasi-expressionniste- participent à la création d'un duo mythique (Tuttle sort les gros plans, et un éclairage lumineux au bon moment). Mais individuellement, Lake et Ladd sont très bons, exceptionnels même. Leur jeu d'acteur est très moderne, spontané.
La mise en scène de Frank Tuttle, nerveuse à souhait, rythmée, délivre des moments visuels et sonores de grande qualité (comme la poursuite sur la passerelle), qui font exploser les conventions du film noir des années 1940, préfigurant le polar moderne (tels En quatrième vitesse, puis plus tard Le point de non-retour).
Les numéros de cabaret, rythmés et très modernes par leur chorégraphie, oniriques et quasi-elliptiques, donnent également une importance peu commune pour l'époque au personnage féminin interprété par Veronica Lake, montrée comme dominant la scène sociale par son intelligence et pas seulement par ses charmes (si l'on compare ce personnage à Gilda). Mais ces instants remarquablement bien réalisés agissent aussi sur les perceptions mentales du spectateur en suggérant des idées multiples. On perçoit que derrière les apparences et les conventions de la société et du spectacle, vivent des individus faits de chair et de sang, avec des personnalités réelles, développant des relations sociales complexes.
Les personnages interprétés par Lake et Ladd se dévoilent mutuellement la face cachée de leur personnalité, une face totalement complémentaire, basée sur des valeurs communes : intégrité, courage et indépendance d'esprit. Mais la magie du cinéma fait que cette complémentarité semble dépasser le cadre des personnages et toucher directement les deux acteurs. Chapeau !
Sujet-verbe-complément. Graham Greene, c'est d'une simplicité de lecture qui rivalise avec celle de Georges Simenon. Mais que de travail pour arriver à une prose aussi sèche et précise ! Tueur à gages, que je n'avais pas relu depuis bien longtemps, est un formidable roman de Graham Greene, sobre et bouleversant. Les personnages ont un relief vraiment peu commun. Diantre, mais comment fait-il ça ? Ce personnage du tueur est terriblement convaincant. Et ce serait Alan Ladd … ? Va vraiment falloir que je voie ce film.
Je n'ai jamais vraiment compris comment un acteur aussi fade que Alan Ladd avait pu connaître une telle popularité. Même dans "Shane ", il n'a aucun charisme, traîne sa mollesse, alors qu'il est censé être un Dieu pour le petit Joey. Il paraît que "Tueur à gages " est le rôle de sa vie. Je jetterai peut-être un coup d'oeil, afin d'éclaircir le mystère du petit Ladd.
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