Il semble que le scénario du film soit assez conforme à la réalité de l'histoire. Sada Abe (Eiko Matsuda), ancienne geisha de troisième rang, ancienne prostituée à la réputation d'd'inassouvissable, commence à travailler dans un restaurant Yoshidaya à Tokyo. Le propriétaire de l'établissement, Kichiz Ishida (Tatsuya Fuji) est un coureur de jupons qui laisse à sa femme Toku (Aoi Nakajima) le soin de gérer l'établissement, tout en la sautant régulièrement au vu et au su de ses employées
Le patron est très attiré par la jeune femme et ne met pas longtemps à la séduire. À partir de là s'engage une relation intensément sexuelle où les deux amants n'ont d'autres préoccupations que leur perpétuelle jouissance, l'un et l'autre insatiables et faisant l'amour de tout temps, en tous lieux et devant n'importe qui. La relation devient de plus envahissante et exclusive, même si, pour avoir de l'argent – car le restaurant semble avoir des difficultés financières – Sada Abe va de temps à autre coucher avec de vieux clients, comme le professeur Ômiya (Kyôji Kokonoe). La folie les guette : ils restent quelquefois confinés plusieurs jours dans la même chambre, à l'étonnement et avec la complicité de l'aubergiste Tagawa (Yasuko Matsui) que, d'ailleurs Kichizo viole à demi un jour où Abe Sade s'est absentée.Mais la jalousie de la jeune femme commence à envahir tout son (petit) espace intellectuel ; et puis, comme d'évidence, l'excès appelle l'excès : jeux érotiques dégoutants (un œuf inséré dans le vagin puis expulsé qu'ils dégustent ensemble), coups sadomasochistes, menaces. Sada Abe menace son amant de le castrer pour qu'il n'aille pas coucher, jamais, avec une autre femme : premier avertissement. D'autant plus menaçant que l'homme, lors d'un passage à son restaurant, refricote avec sa femme légitime et que son amante, qui l'a suivi, le surprend et lui fait une scène.
Nouveau jeu érotique : l'étrangement mutuel, censé accentuer les tentations ressenties pendant le coït. Et comme on n'en a jamais assez dans le genre, la fin est évidente et Kichyzo y passe et en trépasse. Sada Abe lui coupe alors pénis et testicules, qu'elle enveloppe dans des journaux. Avec cette bouillie sanglante elle errera quatre jours dans les rues de Tokyo.Ceux qui s'intéressent à la suite ou veulent avoir plus de détails pourront utilement consulter la notice Wikipédia, incroyablement longue et détaillée.
Le film est d'un ennui pesant, ai-je écrit plus haut : les deux personnages n'ont aucune substance, aucune épaisseur, ne peuvent entraîner aucune empathie ni (heureusement !) aucune identification. Les images passent, bien photographiées mais ne suffisent pas à faire oublier la répétitivité des scènes et la fin tellement prévisible de la folle aventure. On peut noter que l'actrice Eiko Matsuda a un très joli corps, abondamment dévoilé et que les scènes pornographiques sont aussi lassantes que complaisantes.
Heureusement que c'est loin, le Japon !
Une opération porno voyeuriste habilement déguisée en film de répertoire par Nagisa Oshima. À l'époque, nos baby-boomers, avec leur crédulité habituelle, se font fait avoir ; moi non. Par contre son film suivant, si on passe outre son titre (et son affiche) qui est une attrape destinée à tabler sur le succès de scandale du précédent, L'Empire de la passion – adaptation au Japon du classique The Postman Always Ring Twice – est un très beau noir nippon.
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