Je me permets de réactiver ce fil ancien, ayant vu le film il y a peu.
Rapidement: il est vrai que le sujet de l'euthanasie n'est que le prétexte pour aborder la crasse comportementale de la bourgeoisie provinciale, et qu'il aurait mérité d'être plus développé. En revanche, je ne trouve pas que le jeu des acteurs soit outré. Fernandel est très juste, il est dans une excellente période que lui permet de donner La table aux crevés, Topaze ou l'Auberge rouge.
Line Noro en mourrante est dans le ton ainsi que les notables Souplex, Varennes ou Perrey chez qui on peut éventuellement trouver un soupçon de surjeu qui tient au fait qu'ils jouent tous un rôle, celui de la "respectabilité" et qui les empêche d'être naturels. Il faut donc sûrement comprendre que cet effet est voulu et s'apparente à de la mise en abyme. Et d'ailleurs, il n'y a que des acteurs de renom et une certaine concentration de pensionnaires du Français (Kerjean, Noro, Chamarat et même Jeanne Moreau à ce moment-là). Il y a aussi les comédiens méridionnaux de qui on attend qu'ils soient pleins de verve et donc un peu dans le surjeu, c'est le cas des Fernand Sardou, Arius ou Marthe Marty (soeur de Jenny Hélia). Peut-on envisager une apparition de ces comédiens sans le pittoresque qui les accompagne.
Enfin, pour Richard Pottier, c'est un de ses meilleurs films (sinon le meilleur, mais l'ensemble de son oeuvre n'est pas visible), ce réalisateur parfois bancal signe ici un film exempt de défauts autant technique que diégétique, ce qui tient beaucoup aux dialogues de Jeanson. On ne pas reprocher les longueurs lorsqu'elles sont comblées par un Fernandel en forme et une Jeanne Moreau sur laquelle, exceptionnellement, je n'ai rien à redire.
Analyse d'Impétueux excellente ! Je n'étais pas venu jeter un oeil sur "Meutres" depuis… Septembre, un siècle en somme ! Il a l'enviable qualité de propser des regards justes et pointus, de les confronter à la toile de fond social de l'époque à laquelle se déroule le film, de l'action, et du tournage lui-même.
Il est vrai que le jeu des acteurs et les dialogues de Jeanson ont conduit aux limites de la caricature. Mais on peut se demander si ce n'était pas un souhait plus ou moins conscient du réalisateur – qui part ailleurs n'était pas un aigle – puisqu'il s'agissait de brocarder le milieux bourgeois, tête de turc habituelle des cinéastes, même s'il faut convenir que c'est une ressource inépuisable de caractères soit bien trempés, soit au contraire, pateaugeant dans la bassesse. La bourgeoisie, avec ses intérêts parfois sordides, ses mariages arrangés, issue des structures de la société telle quelle s'était modelée au XIXem siècle,lors des bouleversements imposés par l'émergence des techniques, ouvraient sur de multiples arguments de nature à favoriser la contruction dramatique. Pour échapper à l'excès, le doigté et une plus stricte direction d'acteurs aurait pu faire de "Meurtres" une réussite complète. Hélàs, le bon Monsieur Pottier n'était pas de cette trempe.
Il en reste un spectacle souvent appuyé, et un tantinet agaçant because le jeu outré des acteurs, et l'on est passé à coté d'un sujet passionnant, sans atteindre à la grandeur du mythe. En revanche, un dialogues brillant et un style de "cinéma d'acteur" plutôt sympathique y fournissent un spectacle qu'il est difficile de bouder. Moi, en tous cas !
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