Juste ajouter (mais ai-je le droit après pareil avis si clairvoyant ? ) qu' à chaque vision de cet opus de notre cher
Comte,

je ne peux m'empêcher de penser aux…
Enfants du Paradis
! En effet, une petite mais très consistante partie de la distribution de l’œuvre de
Carné
se trouve là. Et
Marcel Herrand,

éblouissant
Pierre-François, promenant sa haine du monde sur le Boulevard du crime est ici trop engoncé dans son habit de serviteur zélé certes, mais qui n'est pas vraiment son emploi premier. Le voir remettre des plis, ganté de blanc, sur un plateau d'argent, n'est pas pour me plaire. Vous me direz que dans la première partie, il est le Corse redoutable qui déclare la
Vendetta au
procureur de Villefort. Mais hélas, tel
Robert Dalban
dans
Les tontons flingueurs,

il finit par choisir "la liberté", logé, nourri, et blanchi… dans tous les sens du terme. Le grand
Louis Salou,

amoureux fou de
Garance (c'est le nom d'une fleuuuuur…) est là relégué à un emploi de journaleux pas très glorieux puisque s'empressant de colporter tous les ragots de Paris. Une sorte de
Voici napoléonien.
Marcel Pérès,

hystérique directeur du théâtre des Funambules et donneur d'amendes de cinq sous, sauf trois pour sa fille, se voit remisé simple gardien de prison, charger de balancer à la flotte ce qu'il croit être le corps de l'abbé Faria. Quoi que, en fin de compte, ils aient tous pris des galons dans
les enfants du paradis
puisque tournés trois ans plus tard. Bref : toutes ces calembredaines pour arriver à ceci : cette version du
Comte de Monte Cristo
est excellente, et il est bien difficile de faire un choix pour attribuer un oscar à la meilleure d'entre elles !
Et deuxièmement : ils nous ont quand même drôlement marqué, ces Enfants du paradis
!
Dimanche soir prochain, 15 Mars, Le cinéma de Minuit nous proposera : Koenigsmark,
1935, de Maurice Tourneur
avec Pierre Fresnay.