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Balaskoco !


De Impétueux, le 18 mai à 22:59
Note du film : 4/6

Au moment de la sortie du film, qui a eu un certain succès, dû notamment à son titre provocant et peut-être aussi à une certaine nostalgie des spectateurs de 1993 pour la France simple à comprendre de 1958 (simple à comprendre ne veut pas dire''tranquille et apaisée'), à ce moment-là je crois avoir lu dans les gazettes que l’auteur du film, Jean-Jacques Zilbermann, l’avait réalisé en hommage affectueux à sa mère et en se rappelant ce qu'il avait vécu.

Si invraisemblable qu’aujourd’hui puisse paraître cette histoire d’une famille apparemment si disparate, il faut croire qu’elle a bel et bien existé. Sauvée par l’avancée de l'Armée rouge d’une extermination à Auschwitz ou à Treblinka, Irène (Josiane Balasko) a voué sa vie au Parti où elle milite sans ménager son temps ni sa peine.

N’empêche qu’elle est mariée à Bernard (Maurice Bénichou), petit commerçant ami de l’Ordre qui n’aspire qu’au retour aux affaires du Général. On se demande bien ce qui, à part la judaïté, a pu rassembler la fougueuse Irène, au cœur brûlant d’amour pour la Patrie du socialisme et le tranquille Bernard qui veut avant tout la tranquillité et le bien-être du petit commerce.

On comprend toutefois que le militantisme effréné d’Irène finisse par apporter quelques ombres sur la vie paisible du couple…

C’est là un film de témoignage et d’observation de choses vues. À peine un film, si l'on veut, mais une sorte de reportage tendre et rose (je pourrais écrire même rouge écarlate) sur ce qui fut une espérance folle de millions de braves gens…

Bien que je me situe sur un bord radicalement opposé sur l'échiquier politique, j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour ces croyants de base… Pour qui milite – en tout cas qui militait, jadis, sans barre de fer – il y a une forme de solidarité, lorsqu'on se transit le dimanche matin, avec l'onglée ou sous la pluie, pour vendre quelques journaux, de croiser les camarades d'en face, les fameux (à l'époque !) CDH (Comités de Diffusion de L'Humanité).

Et puis il y a eu, après la Guerre et, en gros jusqu'à 1956, un véritable bonheur d'être communiste (titre d'un livre consacré à Maurice Thorez), de se sentir dans le camp des grands artistes (Pablo Picasso, Fernand Léger et bien d'autres), des grands savants (Frédéric Joliot-Curie, Paul Langevin et bien d'autres), des grands écrivains (Louis Aragon), Roger Vailland et bien d'autres), dans le camp de l'Avenir…

J'aime les fervents, même si ce sont des dupes et, si l'on veut, des marionnettes manipulées par des cyniques ou des salauds.

Mais je conviens que le film n'est pas très bon et que Josiane Balasko en fait beaucoup trop. Le scénario qui fait intervenir une romance entre Irène et un chanteur séduisant des Chœurs de l’Armée rouge qu’elle est allée applaudir (et elle a eu bien raison, tant c’est beau) sonne plutôt faux, mais ce n’est pas bien grave.

En tout cas Balasko commençait là sa dégringolade artistique au moment où elle s'enorgueillissait de devenir une Grande Conscience humaniste, qu'on voit désormais dans tous les rassemblements de délinquants clandestins…


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De Tamatoa, le 1er août 2012 à 21:38
Note du film : 2/6

Oh que c'est lourdingue, tout ça ! J'étais bien jeune (et même tout pitit ) dans les années cinquante, mais je ne me rappelle pas que l'on vivait dans des décors aussi kitsch. Les couleurs criardes entourant les premiers cosy corner oû trônait la photo de Gérard Philipe. Très sélective, la mémoire des cocos. Et nous voilà donc dans une de ces "ville rouge", au sortir de la guerre et au ressac des années soixante, au coeur d' une famille oû la mère butée, bornée, et bien confinée dans son rêve communiste fait gravement chier tout le reste de la famille reléguée au second plan. On y parle sans arrêt de tracts, de fête de l'Huma, de reunion du Parti, des camarades et des choeurs de l'Armée rouge qui, il est vrai, nous délivrent de bien belles mélodies. C'est bien là le seul et trop court intérêt du film.

Qu'elle est ennuyeuse cette Balasko, pourtant si talentueuse ailleurs, dans ce rôle d'encartée au réalisme restreint. Face à son mari, l'excellent Maurice Bénichou, fasciste puisque lisant Le Figaro et souhaitant vivement le retour de qui vous savez (Salut Tisot !) aux affaires. Il est intelligent cet homme. Et tellement amoureux. Elle ne le mérite pas. Jean-Jacques Zilbermann fait trainer cette chronique de la bêtise ordinaire. Rien ne parvient à vraiment décoller pour nous faire ou rire, ou penser, voire même réfléchir un peu. C'est juste un entêtement dans le vide qui n'en finit pas. C'est long, pesant, comme toujours dans ses familles oû la politique, quelle que soit la direction qu'elle prend, éclipse tout le reste. Et ce n'est pas le début du commencement d'une idylle vite avortée avec le soliste des Choeurs de l'Armée rouge qui nous déridera. C'est mièvre, petit, froid. D'autant plus petit, que chaque fois que Balasko est contredit par son mari, elle lui assène un "- Tu veux me faire revivre un Auschwitz ?-". Lourd. Très lourd. Et puis Ferrat. Jamais bien loin, Ferrat quand Le rouge est mis. Les salades de son Ardèche attendaient encore à cette époque..

C'était sûrement des braves gens. Mais c'est un film chiant..


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