Je serai bien moins sévère que vous, Tamatoa, pour ce film de témoignage. A peine un film, si l'on veut, mais une sorte de reportage tendre et rose (je ne peux tout de même pas écrire rouge écarlate !) sur ce qui fut une espérance folle de millions de braves gens…
Bien que je me situe sur un bord radicalement opposé sur l'échiquier politique, j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour ces croyants de base… Il y a une forme de solidarité, lorsqu'on se transit le dimanche matin, avec l'onglée ou sous la pluie, pour vendre quelques journaux, de croiser les camarades d'en face, les fameux (à l'époque !) CDH (Comités de Diffusion de L'Humanité). Et il y a eu, après la Guerre et, en gros jusqu'à 1956, un véritable bonheur d'être communiste (titre d'un livre consacré à Maurice Thorez), de se sentir dans le camp des grands artistes (Picasso, Fernand Léger et bien d'autres), des grands savants (Joliot-Curie, Paul Langevin et bien d'autres), des grands écrivains (Louis Aragon, Roger Vailland et bien d'autres), dans le camp de l'Avenir…
J'aime les fervents, même si ce sont des dupes et, si l'on veut, des marionnettes manipulées par des cyniques ou des salauds.
Mais je conviens avec vous que le film, hors l'hommage rendu par Jean-Jacques Zilbermann à sa mère (je crois avoir lu ça), n'est pas un très bon film et que Balasko en fait beaucoup trop. Elle commençait sa dégringolade artistique au moment où elle s'enorgueillissait de devenir une Grande Conscience humaniste, qu'on voit désormais dans tous les rassemblements de clandestins…
Oh que c'est lourdingue, tout ça ! J'étais bien jeune (et même tout pitit ) dans les années cinquante, mais je ne me rappelle pas que l'on vivait dans des décors aussi kitsch. Les couleurs criardes entourant les premiers cosy corner oû trônait la photo de Gérard Philipe. Très sélective, la mémoire des cocos. Et nous voilà donc dans une de ces "ville rouge", au sortir de la guerre et au ressac des années soixante, au coeur d' une famille oû la mère butée, bornée, et bien confinée dans son rêve communiste fait gravement chier tout le reste de la famille reléguée au second plan. On y parle sans arrêt de tracts, de fête de l'Huma, de reunion du Parti, des camarades et des choeurs de l'Armée rouge qui, il est vrai, nous délivrent de bien belles mélodies. C'est bien là le seul et trop court intérêt du film.
C'était sûrement des braves gens. Mais c'est un film chiant..
Page générée en 0.0035 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter