Selon le maitre des lieux, Jean-François Rauger, il y deux films majeurs et méconnus de Monicelli des années 1970 à (re)découvrir : Romances et confidences (1974), Caro Michele (1976). Les contributeurs de ces deux films sont en tous cas des pointures.
Un des films majeurs de Mario Monicelli, et probablement par extension du cinéma italien des années 1970, peut-être l'équivalent pour Monicelli de Au nom du peuple italien (1971) de Dino Risi ou de Un vrai crime d'amour (1974) de Luigi Comencini. Un Un Bourgeois tout petit, petit (1977), découvert cet après-midi en copie 35 mm de toute beauté provenant de la Cineteca Nazionale, décrit via le parcours de Alberto Sordi le monde de la bureaucratie italienne (au sein d'un Ministère romain en charge des affaires publiques), les combines, la vacuité de l'activité des fonctionnaires (préoccupés par leur petits intérêts et les intrigues de couloirs). C'est drôle, enlevé, différents aspects sont abordés (l'intégration au sein de la franc-maçonnerie par exemple) et particulièrement bien développés. Les auteurs du film changent de ton pour une tournure plus sombre. Des images fragmentées évoquent alors Chronique d'un homicide (1972) de Bolognini (entre autres sources d'inspiration).
La mise en scène suit pas à pas le personnage principal dans son parcours, au sein des faubourgs populaires de Rome, croisant des romains emblématiques (l'automobiliste râleur, les clients de supérettes), au pieds d'immeubles défraichis, sur des voies de circulation envahies par les FIAT. Réalisme des décors et des personnages présentés au plus près de leurs préoccupations, confèrant un aspect palpable à ce récit. Les images de Mario Vulpiani sont magnifiques (lumière, couleur), visuellement le film est un vrai régal, notamment lors des séquences de filature. Fluidité de la mise en scène (séquences à l'intérieur des bureaux, par exemple) pour une oeuvre qui ne souffre d'aucun temps mort. Logiquement, les dialogues sont percutants, bien accompagnés par une musique non envahissante. Un Bourgeois tout petit, petit place par sa construction atypique le spectateur dans une situation d'inconfort relatif, ce qui peut le désarçonner quelque peu.
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