Dans le film, où la réalité du présent (filmée en noir et blanc) et les flash-backs (filmés en couleurs) s'entrecroisent, se déroule une histoire d'une grande simplicité : Cécile (Jean Seberg), qui se veut complice de son séduisant et séducteur père Raymond (David Niven), fait mieux que s'accommoder des innombrables maîtresses de son père, notamment de la favorite en cours, Elsa (Mylène Demongeot) ; ceci d'autant qu'elle est elle-même assez parfaitement rouée pour jouer son rôle au milieu des jeunes gens qui tentent de la séduire. Mais tout change lorsque survient dans le microcosme Anne (Deborah Kerr), qui est d'un autre niveau, d'une autre trempe que les habituelles oiselles dont Raymond, le père, se repaît.
La jeune Cécile ne supporte pas l'idée même que son père va lui être arraché, d'autant qu'Anne se considère déjà comme sa mère, l'incite à travailler (elle a échoué à son bac et doit préparer l'examen de rattrapage en septembre) entend fixer – et limiter – le cadre de ses amourettes. Comme une petite pécore vicieuse qu'elle est, Cécile va tendre un piège et Anne s'y perdra.Goût de cendres dans la bouche pour tout le monde ; belle dernière séquence qui intervient une année après les événements relatés et la mort – le suicide ? – en voiture d'Anne. Amertume et lassitude ; l'enfance s'est envolée et on sait que la vie sera une suite de routines et de désillusions.
On ne badine pas avec l'amour.
Je revois un peu ma note à la baisse.
Je suis d'accord avec les arguments de Vincentp; ce sont d'ailleurs les mêmes que je faisais il y a plusieurs années malgré ma note très positive.
Le film reste beau, notamment sur le plan visuel, voire innovant. Vous l'avez peut-être revu comme moi à la cinémathèque dans une très belle copie. Le sentiment de mélancolie est très bien rendu et seule différence avec vous, je trouve toujours Seberg bien et son dernier plan très beau.
Preminger s'est affronté à un roman culte, ce qui est toujours périlleux et n'a pas totalement réussi dans sa tâche même si le résultat reste honorable, sachant qu'il avait la qualité essentielle pour adapter Sagan: du style.
Il y a des films comme celui-là qui perdent un peu à la revoyure; en revanche Le cardinal ou Bunny Lake a disparu, revus durant cette rétrospective, n'ont rien perdu de leur éclat.
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