4,5/6. Quelques instants de la vie de quatre jeunes adultes, de milieu modeste sur fond de luttes sociales, au milieu des années 1970. Ce film de Jacques Doillon tourné en noir et blanc s'attache à suivre les sentiments, émotions, faits et gestes de ces personnages, découvrant les lois de la vie, et dont la personnalité, malléable, est alors en cours de construction. Entreprise réussie ! La sensibilité exprimée par ces jeunes personnages, en particulier celle qui émane de la belle suédoise (talentueuse Ann Zacharias, revue par la suite dans L'aile ou la cuisse), mettant en émoi les deux compères masculins du récit est parfaitement transcrite… On remarque au passage l'artiste protéiforme Marcel Gotlib dans le rôle d'un disquaire.

Il semble que ce type de cinéma quasi-documentaire, ancré dans une réalité sociale, ait aujourd'hui disparu de nos écrans français (mais on retrouve certaines de ces caractéristiques chez des auteurs étrangers comme Gus Van Sant).