Les meilleures réussites de Argento : la trilogie dite "animale" du début de carrière (L'Oiseau au plumage de cristal, Le Chat à neuf queues, Quatre mouches de velours gris), Les frissons de l'angoisse, Suspiria et à un degré moindre Trauma et Ténèbres.
Dans Phenomena voici Jennifer Corvino (Jennifer Connelly), fille d'un acteur de cinéma très célèbre et adulé, qui rejoint l'École internationale de filles Richard Wagner, établissement pour adolescentes riches au fin fond de ce qu'on appelle la Transylvanie suisse ; on se rappellera avec profit que la Transylvanie (roumaine) est censée être le pays de notre vieil ami Dracula (en fait originaire de Valachie). On voit qu'on est tout de suite dans l'ambiance.
D'autant que les environs de l'institution chic ont connu depuis moins d'une année la disparition inexpliquée de jeunes filles. Nous, spectateurs, qui sommes omniscients, avons bien vu, au début du film, la mise à mort épouvantable et la décapitation d'une gamine entrée, parce qu'elle avait raté l'autobus et se gelait, dans un chalet patibulaire où un tueur mystérieux – qui a pu arracher les chaînes qui le retenaient prisonnier – l'a assassinée. Les scénarios d'Argento sont souvent fourre-tout ; dans Phenomena, voici déjà deux pistes : Jennifer, d'une part, souffre de crises de somnambulisme, d'autre part est mystérieusement en phase avec les insectes, qui ne l'importunent jamais et semblent lui obéir. Assez fortuitement, elle fait connaissance du professeur McGregor (Donald Pleasence), savant entomologiste paralysé depuis un accident de voiture, dont la seule compagne est une intelligente guenon nommée Inge. Sophie (Federica Mastroianni), qui partage la chambre de Jennifer et qui est sa seule amie est affreusement assassinée. À l'aide d'une luciole qui la guide, Jennifer trouve dans un sous-bois un gant, qui doit être celui du tueur, gant infesté de larves de grand sarcophage espèce particulière de mouches qui ne se nourrissent que de cadavres en décomposition.Sauf à m'étendre trop longuement et à révéler peu à peu les clés du mystère, je m'arrête là de mon résumé : on y peut voir tout de même que c'est… comment dire ?…bariolé. Ceci d'autant que le dernier tiers du film court plusieurs pistes et, selon le vieux truc des films d'horreur, connaît rebondissement sur rebondissement.
Cela dit, c'est plutôt bien fichu et ça donne quelques coups de sang (hihi !) terrifiants au moyen d'images particulièrement crades. Et puis la bonne idée d'employer d'immenses essaims de mouches qui viennent par deux fois prêter secours à Jennifer est très réussie.
Mais ce n'est pas un film à mettre sous des yeux juvéniles. Ah, non !
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