Une incursion de Ingmar Bergman dans le domaine de la psychiatrie. De la vie des marionnettes (1980) a été réalisé durant son séjour en Allemagne. C'est un film réussi et intéressant bien qu'inégal, et très loin d'égaler les plus belles réussites du cinéaste comme Persona. Certaines séquences en phase avec la représentation du sujet en vogue à l'époque (cf Vol au-dessus d'un nid de coucou) sont plutôt datées (par exemple, les relations parents-enfants). D'autres séquences liées aux rêves des personnages, sont plus originales, à la fois réussies esthétiquement et en rapport avec le sujet évoqué, apportent des compléments à decrypter.

Voilà une oeuvre austère, destinée à un public initié et motivé, réalisée lors de la période de la plus opaque du cinéaste, alors âgé de soixante deux ans, et exilé à Munich pour des raisons essentiellement fiscales. Le malaise des personnages semble renvoyer à celui de leur créateur, Bergman lui-même. Le risque avec ce genre d'oeuvre sans compromis, mettant mal à l'aise le spectateur, étant de se couper de son public. Après De la vie des marionnettes, Bergman n'a plus réalisé que quatre long-métrages en vingt ans, étant tourné essentiellement vers le théâtre puis en situation de pré-retraite… Note ajustée à 4,5/6.