Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Récit doux-amer sur les relations humaines


De vincentp, le 9 août 2021 à 22:27
Note du film : 5/6


Revu en dvd. C'est un très beau film, mélodrame aux accents Douglas Sirk (la voiture rouge par exemple), mélancolique et laconique, curieux par sa construction atypique et ses ellipses. La copie du dvd est magnifique, et met en valeur la photo de Leo Tover. Ce film montre le talent assez exceptionnel de Walsh pour filmer la nature et l'intégrer dans un récit dramatique (cf la végétation : fleurs et palmiers), créer un climat sensuel, donner vie à des personnages, à une histoire. La jaquette du dvd, placée sous la responsabilité de l'éditeur français est hideuse en revanche.



Répondre

De vincentp, le 19 juin 2013 à 09:40
Note du film : 5/6

4,8/6. Une très belle surprise : j'ai beaucoup apprécié ce film. L'oeuvre de Raoul Walsh est vaste (près de 150 réalisations), et on l'y découvre parfois quelques perles inattendues comme The Revolt of Mamie Stover, réalisé par Walsh en 1956 (la traduction française de ce titre ne met pas en valeur cette oeuvre).

Ce récit met en scène un homme et une femme, à la fois unis et désunis par les sentiments et par l'argent. Ces thèmes sont creusés de façon superbe, sur un ton doux-amer. L'ensemble scénario (dialogues), mise en scène, photographie, et interprétation fonctionne à merveille. De l'émotion est distillée à de nombreuses reprises, comme par exemple sur le bateau, avec un océan doucement éclairé par le soleil en arrière-plan, les deux personnages étant présents -de façon étagée- au premier plan. On retrouve la thématique habituellement présente au sein des films de Walsh : deux individus marginalisés, évoluant au sein de leur environnement social et géographique, confrontés à la puissance de l'argent et au poids du destin. L'intégration de l'espace naturel au sein de ce récit confère -c'est particulièrement évident- une dimension cosmique à cette oeuvre. Les personnages sont montrés comme des particules en interaction constante avec l'univers qui les entoure (mer, soleil, montagnes, cité).

Les décors naturels de Hawaï, parfaitement photographiés en cinemascope, et la musique contribuent à bâtir une atmosphère décalée, faite de douce mélancolie et de fatalité, pesant sur les êtres. Les deux personnages principaux sont à la fois intégrés dans leur environnement et en marge de celui-ci. Ce sont des personnages par excellence de rupture. Toute cette histoire est organisée autour des formes de cette rupture. Laquelle agit en fine sur l'entourage des deux principaux personnages. La conversion vers des attitudes humanistes de la mère-maquerelle, impitoyablement asservie à l'argent, est ainsi un grand moment de ce film. Jane Russel est un choix parfait pour incarner le personnage féminin principal à la fois faible et fort.

Une oeuvre superbe, source de distraction et surtout de réflexion. Logiquement plutôt destinée à un public de cinéphiles aujourd'hui. Elle illustre parfaitement la qualité globale de l'oeuvre de Walsh.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0038 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter