A mi-chemin entre le film noir et le fantastique, La septième victime (1943) est le premier film de l'ancien monteur Mark Robson. Mais il s'agit avant tout une production de Val Lewton, producteur inspiré de La féline ou Vaudou. Le film attire l'attention par un sens de la suggestion et une économie de moyens typiques des films mis sur pied par Lewton.

Le spectateur est frappé d'une part par la beauté de la photo -la scène de la douche est à cet égard très marquante- et d'autre part, par les ressemblances avec Rosemary's baby dans le thème et dans la volonté réussie de faire naître le fantastique à partir du quotidien le plus ordinaire. Et ce vingt-cinq ans avant le célèbre film de Polanski !

Mais ce n'est pas une oeuvre parfaite : le scénario part, dans la deuxième moitié du film, dans trop de directions différentes malgré un dénouement mémorable. Et le casting masculin m'a paru extrêmement terne voire interchangeable.

La septième victime demeure un film que les fans de polars et de fantastique se doivent de connaître.

Mais je n'y ai pas vu le chef-d'œuvre que certains cinéphiles vénèrent.