Revu sur grand écran pour un avis revu à la hausse (le format de projection y est pour beaucoup). The Heiress (1949) est une adaptation du roman Washington Square de Henry James par Ruth Goetz et Augustus Goetz (auparavant auteurs d'une adaptation théâtrale à succès à Broadway). La mise en scène est de William Wyler (également producteur), la photographie de Leo Tover, le studio est Paramount. Il s'agit une nouvelle fois d'un drame sur le sujet de l'amour impossible dans un contexte sociétal coercitif, thème de prédilection chez William Wyler (Les hauts de Hurlevent, Jezebel,…). Gestion des placements et déplacements physiques pouvant servir de cas d'école, enchaînement impeccable d'idées avec humour et émotion, assemblage irréprochable de séquences -de plus en plus sombres- d'une grande fluidité pendant 113 minutes… Les qualités de l'oeuvre sont très nombreuses et propulsent The Heiress dès sa sortie en salles au rang de classique du cinéma américain.
Notons le sourire fugitif de la servante Maria (Vanessa Brown) adressé au coureur de dot (Montgomery Clift). Il a pour effet en une simple seconde de donner vie à un personnage féminin bienveillant et de poser le sujet : Clift plait aux femmes et ses sourires enjôleurs associés à ses problèmes d'argent le caractérisent comme un loup dans la bergerie. Le descriptif psychologique sur la durée de ce personnage assez pitoyable et ambigu, sorte de Monsieur Ripois avant l'heure, est particulièrement réussi. C'est un des plus beaux rôles de Olivia de Havilland présentée comme une jeune fille gourde difficile à marier, puis hélas transformée par les événements en vieille fille acariâtre. Le caractère un peu théâtral à certains moments de The Heiress lui confère cependant un caractère un peu moins réussi que des œuvres similaires de Wyler (The Letter,…) Mais The Heiress reste une oeuvre brillante qui émane d'une équipe talentueuse, orchestrée magistralement par William Wyler.
Oscars 1950 :
Le film a été également nominé dans les catégories :
Golden Globes 1950 : Meilleure actrice dans un film dramatique pour Olivia de Havilland
Deux séquences magnifiques se succèdent à mi-longueur du récit : les embrassades des deux personnages principaux sous la pluie, suivi d'une phase de réflexion introspective du personnage principal féminin dans sa chambre. Une forme parfaite de narration par l'image et le son, employant une grande variété de plans, tous judicieux et optimisés (tempo, prises de vue, lumière…).
Si l'on peut émettre quelques réserves par rapport à L'héritière, elles pourraient concerner le sujet en tant que tel. L'héritière est l'adaptation d'une pièce de théâtre, issue d'un roman ("Washington square"). La thématique porte sur les relations parents-enfants, sociales, et l'ascension sociale liée à l'argent. Le regard que l'on porte aujourd'hui sur ces aspects a sans doute un peu changé. Si l'on accepte le principe de regarder une représentation d'un monde aristocratique peut-être disparu, on peut prendre un plaisir certain à découvrir L'héritière. Car, outre la mise en scène et la photographie déjà évoqués, les dialogues, la musique et l'interprétation sont de grande qualité.
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Il a pour effet en une simple seconde de donner vie à un personnage féminin bienveillant et de poser le sujet : Clift plait aux femmes et ses sourires enjôleurs associés à ses problèmes d'argent le caractérisent comme un loup dans la bergerie. Le descriptif psychologique sur la durée de ce personnage assez pitoyable et ambigu, sorte de 
avant l'heure, est particulièrement réussi. C'est un des plus beaux rôles de 
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