Retour à Séoul (2022), réalisé par Davy Chou, cinéaste franco-cambodgien né en France en 1983, bénéficie d'un accueil critique hexagonal favorable (notamment sélectionné à Cannes dans le cadre de "Un certain regard"). Nul doute que l'interprète principal, Park Ji-min, dans un rôle énigmatique (dont on devine au fil des développements les tenants et aboutissants) réalise une performance de premier ordre. Formellement, il n'y a rien à redire, les images sont belles, la musique superbe, les plans impeccables.

On peut sans doute regretter certains éléments du scénario : le film est trop long (la scène vers la fin située au sein du restaurant manque d'intensité dramatique, voire inutile, j'ai vu des spectateurs quitter la salle), et se perd par moments dans des méandres inutiles. Ouvrir des pistes de réflexion, digresser, c'est bien, mais en volume limité.

Il aurait fallu faire plus simple et plus direct façon Les Garçons de Fengguei : le film aurait eu beaucoup plus de poids, et aurait pu atteindre une stature cinématographique internationale. On n'y est pas, alors que c'était tout à fait possible. Reste que cette oeuvre est originale, par moment très émouvante (j'ai versé quelques larmes), et pousse le spectateur à réfléchir sur un certain nombre de sujets d'actualité. Ce n'est donc pas un film complètement accompli, loin de là, mais assez réussi et intéressant.

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