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Vu avec une tristesse désolée


De Arca1943, le 30 septembre 2005 à 14:00
Note du film : 2/6

Après les miraculeux sommets que furent Nous nous sommes tant aimés, Affreux, sales et méchants et Une Journée particulière, je suis toujours resté fidèle à Ettore Scola, pour le meilleur (Le Bal) et pour le pire (Splendor). Mais, tombé dans la potion magique du cinéma italien à l'adolescence, vers la fin des années 70, j'ai dû à l'âge adulte subir sa crise, une crise interminable, sépulcrale – et pour le straniero (étranger) que je suis, inexplicable, du moins sur le moment. D'un film à l'autre, j'ai eu parfois l'impression de descendre de plus en plus bas. Et après une courte embellie au tournant des années 90 (Cinema Paradiso, Mediterraneo, Il Portaborse, Lo Zio indegno, Tolgo il disturbo, Parenti serpenti, Mery per sempre) j'ai à nouveau touché le fond quand j'ai vu ce tout petit film, affreusement fauché, avec de bons acteurs (Enrico Lo Verso, Laura Betti…) et un script squelettique. C'est aussi le dernier Scola à être sorti au Québec, voilà déjà dix ans. (Le Dîner et Gente di Roma ont été montrés au Festival des films du monde, mais ce n'est pas ce que j'appelle sortir).

Le sujet de Mario, Maria et Mario m'intéresse, alors que beaucoup de gens risquent de trouver ça mortellement ennuyeux : ce sont les avatars de la Girafe, alias le Parti communiste italien, devenu en 1991 le Partito democratico della sinistra. « Nous devons retirer des tablettes nos produits d'appellation marxiste contrôlée », déclare Achille Ochetto, alors chef de ce "nouveau" parti. C'est ce passage qu'enregistre le film, à travers le prétexte minimal d'un couple de militants (Maria et Mario).

Voir de l'intérieur la déconfiture, le désarroi de mes ennemis (je suis anticommuniste), ça peut m'intéresser. Et puis c'était une heureuse nouvelle qu'on lève enfin, après d'interminables arabesques avec doubles vrilles et triples saltos arrière, cette hypothèque qui grevait lourdement la vie politique du pays. Pourtant, même pour moi qui mange de l'histoire et de la politique italienne au petit déjeuner (je suis d'ailleurs très fier de mon estomac d'acier) – même à mes yeux, ce film est un peu longuet. Il ne s'y passe pratiquement rien. Racontez-moi quelque chose, bon sang ! La seule chose vraiment cool, c'est le jeu savoureux de Laura Betti dans le rôle d'une militante de la vieille garde qui n'aime pas trop les changements d'étiquette, qui couvre de sarcasmes la nouvelle "chose" issue du énième congrès… Mais c'est bien peu, c'est beaucoup trop peu pour soutenir l'attention pendant une heure trente.

Bref, un peu comme pendant le deuxième sequel du Pigeon (d'un certain Todoni, 1987) ma seule émotion véritable m'est venue du fait que le film n'était vraiment pas bon : je ne croyais pas qu'on en viendrait à ça, que la descente aux enfers cinématographiques aboutirait à un avatar aussi exsangue.


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