Sans concession! c'est exactement ça! Quand on a compris que le réalisateur sera sans pitié, on ne peut qu'attendre et espérer qu'il sera plus clément par la suite… En vain… Seul un cinéma autre qu'hollywoodien peut rendre cette ambiance imprévisible, tendue et cruelle.

Park Chan-Wook est un grand artiste, pour ma part, Sympathy For Mr. Vengeance n'a rien à envier à Old Boy que j'adore également. Chaque plan est une oeuvre d'art, vraiment! Et l'esthétique n'étouffe en rien le déroulement inéluctable de cette histoire d'une logique déprimante relevée par des touches d'humour audacieuses.

La violence omniprésente en dérangera sûrement plus d'un mais il faut absolument voir ce film pour se faire une idée de ce que peut être un cinéma artisanal de qualité.

Voici le premier film de la trilogie de Park Chan-Wook consacrée à la vengeance (Sympathy for Mister vengeance, Old Boy et bientôt Lady Vengeance). J'avais déjà était impressionné par la qualité du film Old Boy (récompensé par le grand prix du festival de cannes en 2004, ce qui est largement mérité) mais à ma grande surprise Sympathy for Mister vengeance est bien plus abouti. Je m'explique. Même s'il est vrai qu' Old Boy contient certaines scènes violentes, je pense qu'elles perdent en intensité à cause d'une mise en scène un peu trop élaboré. Les scènes de violences extrêmes doivent être plutôt traité de manière simple. Le réalisateur doit intervenir un minimum sur ce genre de scènes. Tout du moins c'est mon avis personnel. Après avoir vu Sympathy for Mister vengeance, j'ai le sentiment que ce film respecte plus cette vision des choses qu'Old Boy ce qui donne à mon sens un film qui a plus d'impact. Attention je ne dis pas qu'Old Boy est un mauvais film au contraire ce film est pour moi une œuvre unique qui surpasse sur de nombreux points Sympathy for Mister vengeance, je dis simplement que si je dois comparer ces deux films sur l'intensité qu'ils dégagent, Sympathy for Mister vengeance est plus réussi.

Revenons en au film. Là encore Park Chan Wook a créé un scénario des plus noir, bien plus noir qu'Old Boy (si c'est possible). Il va sans dire que tous les personnages du film sont ingénieusement choisi pour que le film prenne une tournure dramatique. On peut comparer ce film a une lente décente en enfer où la seule échappatoire des personnages est la mort (réjouissant tout ça). Le réalisateur profite de ce film pour dénoncer un phénomène social propre à tout les pays qu'ils soient riches ou pauvres : la lutte des classes (le prolétariat est incarné par Ryu et le patronat est personnalisé par Park).

A travers les deux personnages principaux (Ryu et Park) ils incitent le spectateur à avoir pitié de l'un pendant la première partie (Ryu enlève la fille de Park pour financer la greffe de sa sœur, mais la petite fille meurt accidentellement) et à soutenir l'autre dans sa quête de vengeance (Park veut logiquement se venger de Ryu). Ainsi il met le spectateur dans une situation inédite (tout du moins pour moi). Le spectateur est déchiré entre deux sentiments contradictoires. Avoir de la pitié pour Ryu ,dont la sœur s'est suicidé après avoir appris que son frère avait enlevé une petite fille pour financer l'opération qui lui aurait garantie une vie normale ou prendre partie pour Park qui veut se venger de Ryu qui a « tué » sa fille accidentellement.

Il faut dire aussi que ce film est d'une grande cruauté et que certaines scènes peuvent choquer les âmes sensibles.

Bref un film très enlevé qui traite un sujet délicat d'une façon peu orthodoxe. Tout ceci donne un film à voir absolument.