Le nouveau film de l'iranien Panahi est une belle réussite. Reprenant les recettes qui ont fait le succès critique et public de ses trois précédents films -dont Le cercle-, à savoir un style direct, des péripéties narratives impactés par le hasard, des personnages qui apparaissent puis disparaissent du récit au gré des circonstances, sans qu'une individualité n'émerge, des psychologies qui se dévoilent progressivement, Panahi réalise un film drôle, émouvant, toujours intéressant. Le récit relate en effet les mésaventures d'une poignée de jeunes iraniennes, d'un milieu populaire, à qui leur est interdit l'accès au stade, lors d'un match de qualification de cette Coupe du monde. Des péripéties amusantes émaillent le récit (par exemple, quand la jeune fille se rend aux toilettes exclusivement masculines).

Hors jeu montre la société iranienne contemporaine partagée entre obéissance à une loi stricte imposée par le régime en place, et le désir de s'intégrer dans la communauté internationale (désir symbolisé par la liesse populaire liée à la qualification pour la Coupe du monde de football).

Ce film est susceptible d'intéresser un large public, outre les supporters de football interdits de stade, l'ensemble des adolescents, qui peuvent se reconnaître dans ces personnages victimes de l'ordre établi par leurs ainés.