Une chronique familiale et sociale fluide et agréable, tendre par l'expression des sentiments. Quelle belle mise en scène de Delmer Daves, les plans s'enchainent parfaitement, et sont magnifiques surtout dans les décors en arrière-plan du Grand Teton National Park. Les courses à pied dans la nature bucoliques sont filmées de façon magistrale. Charles Lawton Jr. (1904-1965) est l'un des meilleurs directeurs de la photo de sa génération, il y a dans Spencer's Mountain des images qui imprègnent la mémoire. En fin de carrière, Daves s'intéresse aux émois des jeunes adultes, et il le fait fort bien. Le scénario est néanmoins parsemé de scènes convenues, ce n'est sans doute pas l'un des films majeurs du cinéaste sur un plan dramatique. Cet opus de 1963, par ses qualités esthétiques, et des idées globalement bien étayées, appuyant le rêve américain de réussite sociale individuelle et de groupe, reste regardable. Une source de plaisir et de réflexion pour le spectateur contemporain appréciant le cinéma des Etats-Unis de cette époque.