Johnny Banco (Horst Buchholz) tient un tripot à Barcelone. Il participe au vol d'un coffret contenant 100 millions, s'empare du butin et mène la grande vie à Monte-Carlo. Mais un truand nommé Orso (Michel De Ré) entend récupérer son bien. Il lance des tueurs aux trousses de Johnny, qui vient d'épouser une riche veuve américaine (Sylva Koscina). Orso débauche également Nati (Elisabeth Wiener), l'ancienne petite amie de Johnny…

Effectivement, comme le faisait remarquer le regretté -sur le site- RdT, ce Johnny Banco, exhumé il y a peu par l'éditeur LCJ, réunit du beau linge. L'histoire signée Frédéric Valmain, aurait été écrite par Frédéric Dard. Les dialogues sont de Michel Audiard. La musique est de Michel Magne. Le casting rassemble le fringuant Horst Buchholz, les belles Elisabeth Wiener et Sylva Koscina et les pittoresques Michel De Ré et Romain Bouteille. N'oublions pas la présence, derrière la caméra, d'un metteur en scène expérimenté: Yves Allégret.

Tout était donc réuni pour faire de Johnny Banco une comédie policière pleine de charme, comme il s'en produisait beaucoup à l'époque, ainsi Topkapi, Un hold-up extraordinaire, un milliard dans un billard, j'en passe et des meilleures…

Hélas le résultat m'a paru consternant. L'histoire de ce petit gangster poursuivi par un gros truand est plate voire pénible tant sa fantaisie est forcée et terriblement désuète et tant les enjeux dramatiques sont inexistants malgré les grands noms présents au générique. La réalisation de Yves Allégret est dénuée de souffle et de style: le temps où ce dernier réalisait Manèges ou Dédée d'Anvers était bien loin en 1967. La musique de Michel Magne est sympathique mais est utilisée jusqu'à satiété.

Nous sommes en face d'un parfait euro-pudding: on a rassemblé des capitaux et des acteurs de divers pays, habitués aux coproductions, qui n'ont guère l'occasion de montrer leur talent, distribués dans des rôles d'une nationalité différente de la leur. Horst Buchholz est doublé, alors que dans Le sauveur il fera l'effort de jouer en français. Sylva Koscina est belle mais peu crédible en riche veuve américaine. Elisabeth Wiener apparaît parfois sans faire d'étincelles, tant son rôle est mal écrit. L'interprétation est d'une fadeur évidente, à l'image du film dans son ensemble.

On peut retenir quelques belles images ensoleillées de Monte-Carlo et du Sud de la France, quelques beaux costumes et quelques décors fastueux dus au talentueux Jean d'Eaubonne, mais globalement Johnny Banco est une curiosité dénuée d'intérêt.

1 seul vote pour ce Johnny Banco où se cotoient Sylva Koscina, Elisabeth Wiener et Horst Buchholz une telle réunion de talents mérite peut être une plus ample pétition.