"Il est intéressant de mettre Melville et Godard en parallèle, car ce sont deux styles diamétralement opposés."
C'est exactement le but de ma comparaison, d'où la mention contre-exemple.
Godard tend à exploiter tellement de facettes du 7ème art que le résultat est souvent dense, voire indigeste, et nécessite plusieurs visions, parfois plusieurs sessions pour le même film. Son style "bordélique" et polymorphe est un prisme dont chaque face reflète tour à tour un art, à travers moult références qu'elles soient littéraires, sonores, photographiques, culturelles…
A l'inverse, le style de Melville est singulier, discipliné, chaque film est homogène, d'une indéniable cohérence mais Melville est également une des facettes du prisme Godard, son apparition dans A Bout de Souffle n'est pas anodine. La matière et la forme sont différemment exploitées chez l'un comme chez l'autre. Godard fait de la pâte à modeler, son art est précaire, flexible, sans limite ; Melville est un sculpteur, son art est noble, figé et concret.
Il est intéressant de mettre Melville et Godard en parallèle, car ce sont deux styles diamétralement opposés. Prenons Les carabiniers et le deuxième souffle, deux histoires policières réalisées à peu près en même temps… Les déplacemens des personnages du "second souffle" sont millimétrés ; tout y est calculé au plus près (dialogues, intrigue). Inversement les personnages des "carabiniers" courent dans tous les sens, et visiblement improvisent, dans un joyeux désordre. On a là un style calibré et l'autre bordélique. Et des conventions et le respect de codes d'un côté, et des transgressions continuelles de l'autre.
Quant à Tavernier, dont j'apprécie les écrits sur les cinéastes américains, il a aussi pour particularité d'avoir souvent émis des avis erronés (mais il a eu l'honnêteté de le reconnaître par la suite). Il n'est pas mon mentor…
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