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Lucia Bosè dans son second Antonioni...


De vincentp, le 13 juillet 2008 à 00:23
Note du film : 6/6

Très beau film italien du début des années cinquante, que l'on pourrait qualifier de précurseur et de novateur. L'intrigue réussit à échapper aux conventions du mélodrame, par le biais de toute une série de leviers. Leviers narratifs, elliptiques -escamotant le déroulé chronologique de faits et gestes de personnages pour se focaliser sur le jeu hasardeux de leurs émotions-, leviers visuels -les décors urbains pluvieux, sombres ou déserts représentant sous forme picturale les-dites émotions-, leviers sonores -suggèrant un caractère évolutif et fragmenté de ces émotions-.

Tout ceci pour cerner au plus près la psychologie du personnage principal, une jeune femme de vingt-deux ans, interprêté par la bellissima Lucia Bose, mélancolique, esseulée, plongée malgré elle dans un univers artificiel et qui découvre les dures lois de la vie, tel un oisillon tombé de son nid. Une vie mélancolique déroulée dans un cadre social tristement compartimenté, emmené par des individus cyniques, manipulateurs, mais plus pitoyables que méchants, selon les remarques exprimées par l'héroïne du récit.

Le passage à l'âge adulte et la découverte de la comédie humaine… La Dame sans camélias, souvent bavard, contient de très beaux moments purement visuels. Ainsi, le final, qui n'est pas sans rappeler celui de Clash by night de Fritz Lang, réalisé un an auparavant, marquant ici le passage de l'héroïne à l'âge adulte.

En filigrane, certains des éléments constitutifs de l'œuvre alors naissante d'Antonioni : thèmes (crise du couple, incommunicabilité), figures stylistiques (longs plan-séquences faits d'aller et de retour, escaliers bloquant physiquement les rapports humains, statues romaines évoquant un caractère intemporel des faits et gestes accomplis,…).

La Dame sans camélias est une oeuvre de transition entre les figures imposées du néo-réalisme italien (les prolétaires, urbains ou ruraux) et les éléments constitutifs de la "modernité", ce courant cinématographique qui aura à cœur de représenter les formes mentales engendrées par une société de consommation balbutiante.

Pour ceux qui apprécient l'œuvre ou le style de Antonioni, c'est un pur régal. La Dame sans camélias mérite sa place parmi les très belles réussites du cinéma italien de l'après-guerre, dont on ne se lasse pas de redécouvrir, au fil des rééditions, les richesses enfouïes.


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De Arca1943, le 31 janvier 2008 à 16:42
Note du film : 4/6

Hormis ces graveleuses allusions auxquelles la décence et le bon goût m'interdisent évidemment de répondre, il faut aussi noter qu'il n'y a pas de douaniers québécois – tout comme il n'y a pas de douaniers catalans ou de douaniers bretons – mais seulement des douaniers canadiens. Douanes et frontières sont du ressort du gouvernement fédéral.

Pour ce qui est du courage de Lucia Bosè, rappelons que Gina Lollobrigida refusa le rôle parce que, disait-elle, "il lui ressemblait trop". Et on peut la comprendre : c'était effectivement un sérieux risque.


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